The Lord of the Rings: Adventure Card Game – Un TCG purement narratif
Je suis particulièrement fan de l'univers du Seigneur des Anneaux. J'ai lu tous les livres existants de Tolkien, j'ai vu un nombre incalculable de fois les films de Peter Jackson et j'ai joué un bon moment au Seigneur des Anneaux Online de Turbine. Alors quand un nouveau titre se lance dans la Terre du Milieu, je n'hésite pas à prendre le temps de le découvrir. The Lord of the Rings: Adventure Card Game a été lancé officiellement, après une phase d'accès anticipé, le 29 août, un jeu de carte tactique adapté d'un jeu déjà existant sous une forme papier, développé par Fantasy Flight Interactive et édité par Asmodee Digital.
Depuis l'interface principale, il y a les habituelles options d'un TCG (jeu de cartes à collectionner), permettant de lancer une partie en solo ou en multijoueur, ainsi que de configurer son deck et de changer le dos des cartes. On remarquera malheureusement ici un mélange d'anglais et de français, mais ce sera le seul endroit, le jeu étant traduit avec une bonne qualité globale malgré la quantité de textes. Je passe rapidement voir les options de configuration, changeant mon portrait pour Éowyn (pour les Eorlingas !), et prenant un autre dos de carte. Je ne touche pas, par contre, aux decks, étant loin de comprendre toutes les subtilités d'un ensemble de cartes équilibré.
Sur les conseils du jeu, je débute par le tutoriel solo, emmenant dans un prologue qui présente le fonctionnement du TCG. Bien qu'ayant joué à plusieurs autres jeux du secteurs (principalement Hearthstone et Faeria), je trouve qu'ACG présente quelques spécificités qui ne sont, de prime abord, pas évidentes à assimiler. Tout d'abord, le jeu se déroule sous la forme de séquences. Chaque personnage sur le terrain de jeu ne peut être joué qu'une seule fois par séquence, obligeant donc à réfléchir à l'ordre optimal pour maximiser le nombre de personnages joués par rapport à l'adversaire. Entre chaque séquence se déroule la phase dite d'Entretien, qui voit des capacités spéciales se déclencher pour les héros (Arwen soigne d'1 point, Legolas inflige 1 point de dégâts...).
Deux nouvelles cartes sont tirées à chaque séquence. Elles se posent en dépensant des ressources, qui ne sont gagnées qu'au nombre de 3 à chaque séquence. Les cartes coûtant entre 0 et 4 ressources, il faudra donc économiser au minimum deux séquences pour sortir les plus grosses cartes. En moyenne car il existe des cartes qui rajoutent des ressources, ainsi que des cartes offensives pour défausser l'ennemi de certaines de ses ressources.
Toutes les cartes sont donc définies par un coût en ressource (gris, en haut à gauche), une quantité de points de vie (en rouge en bas à droite), une valeur d'attaque des objectifs (en jaune au milieu en bas) et une valeur d'attaque des ennemis (en bleu au milieu à gauche). Comme le jeu se veut très narratif, il y a des objectifs à accomplir pour avancer, rendant l'élimination des cartes ennemies parfois bien accessoire. Cela pourra représenter un allié à libérer d'une toile d'araignée ou encore une amélioration à ôter à l'équipe ennemie... Certains personnages sont plus efficaces que d'autres sur ces objectifs, avec des extrêmes : certains n'infligent que des dégâts jaunes, d'autres que des dégâts bleus.
De base, attaquer un ennemi ne retourne pas de dégâts. Parfois, la carte ennemie sera "équipée" d'une amélioration renvoyant des dégâts, mais c'est très ponctuel. Ainsi, la vie ne descend pas aussi vite qu'elle peut le faire dans d'autres TCG. Et heureusement, car l'histoire part sur un principe de héros (avec des personnages connus de l'univers comme Bilbo, Aragorn, Gimli, Legolas ou Arwen) et il faut impérativement garder ces héros en vie pour remporter la victoire. On retrouve les habituels effets passifs sur les cartes avec Entretien, dont je parlais plus haut, mais également Garde (oblige les ennemis à n'attaquer que cette carte), Blocage (les dégâts infligés sont réduits de moitié), ou Furtivité (la carte ne reste que le temps d'une séquence).
Chose également spécifique : les campagnes sont des enchaînements de missions qui gardent les cartes déjà sorties. Ainsi, si une mission se passe mal, il sera particulièrement difficile de continuer. Le nombre de séquences est comptabilisé avec une jauge qui se remplit sur la droite de l'écran, pouvant amener à voir se déclencher des événements néfastes car Sauron n'est jamais bien loin !
Si tous les héros meurent au cours d'une campagne, c'est terminé. Sinon, on trouve à la clé de nouvelles cartes et des points de communauté permettant d'acheter des cartes (1000 points pièce).
Étonnement, le multijoueur ne semble proposer que de jouer en coopération les campagnes du mode solo. Je n'ai pas pu tester car il faut que les deux joueurs possèdent le jeu pour se retrouver, et j'étais la seule dans mes amis à ce moment là.
Conclusion
L'univers est fidèle à la licence, supporté par une histoire originale reprenant bien les codes de la saga épique. Les graphismes sont corrects bien qu'un peu vieillots, notamment à cause d'une interface datant d'au moins 10 ans qui est loin d'être intuitive et qui ne me met pas en valeur les très belles illustrations de fond. La musique est en accord avec l'ensemble, sympathique sans être inoubliable. Bien que grande fan du Seigneur des Anneaux, je n'ai pour autant pas été emballée. The Lord of the Rings: Adventure Card Game tient à mon humble avis plus du puzzle que du jeu de cartes, revenant à accomplir des défis en utilisant au mieux ses cartes. La difficulté n'est pas au rendez-vous, j'ai réussi à avancer sans être particulièrement concentrée, et sans connaître le jeu papier. Je crains que les habitués s'ennuient bien vite. D'autres joueurs plus compétitifs regretteront l'absence de jeu en ligne contre d'autres joueurs, amis ou inconnus. Le côté histoire aurait pu suffire au contenu du jeu, mais j'avoue avoir moi-même décroché au bout d'un moment, sans doute à cause de la présentation sous la forme d'un "pavé", ce qui n'est pas très prometteur vu mon profil de lectrice assidue.
Je ne peux donc que le conseiller aux fans inconsidérés de Tolkien... et encore.