Control – N’essayez pas d’éteindre votre téléviseur
Pour beaucoup de choses de la vie, le contrôle est important. Mais, pour autant, il ne doit pas surpasser la liberté des gens, ni même être visible. C’est pourquoi le gouvernement américain a créé un organisme pour enquêter, gérer et réguler les phénomènes paranormaux, surnaturels comme le succès inexplicable de Jul qui n'est clairement pas dû à du talent.
Vous incarnez Jesse Faden, nouvelle directrice du Federal Bureau of Control et ça ne va pas être drôle pour vous tous les jours…
Control est un jeu d’action à la 3ème personne créé par Remedy, les gens derrière Alan Wake et Quantum Break. Dans la peau de Jesse, interprétée par Courtney Hope, actrice américaine qui n’est pas étrangère au jeu vidéo puisqu’elle a déjà travaillé avec Remedy sur Quantum Break pour le rôle de Beth Wilder. Mais c’est bien là le seul point commun puisque Quantum Break et Control ne partagent pas le même univers.
Pour faire simple, dans cette histoire complètement folle remplie de fantastique et de bizarreries scénaristiques, dites-vous qu’on a affaire à un synopsis à la Warehouse 13 : dans cet univers, des objets du quotidien provoquant des phénomènes paranormaux apparaissent et le Control est chargé d’enquêter, de capturer ces objets, de les étudier, et d'en protéger les gens, voire même d'en exploiter les connaissances et les pouvoirs récoltés.
Dès son entrée dans l’Ancienne Maison, nom des gigantesques bureaux « vivants » du Control et rare entité capable de protéger le monde extérieur de ces menaces bien réelles, Jesse se retrouve liée à l’Arme de Service, un objet de pouvoir sous forme de pistolet capable de se transformer de plusieurs manières pour s’adapter à la situation. Jesse, cherchant initialement son frère, va se retrouver au beau milieu d’une étrange invasion surnaturelle du nom de Hiss qui infecte la majorité des employés. En tant que nouvelle directrice, votre rôle sera de découvrir l’origine de cette infection et d’enrayer la propagation de ce « parasite surnaturel ». Je ne vais pas vous dévoiler plus l’histoire, déjà parce que l’ensemble est très complexe, trop pour s’y attarder dans un test, mais surtout parce que la découvrir et la vivre par soi-même sont bien plus intéressants.
Le jeu se déroule dans un monde ouvert (sans en être tout à fait un, les bureaux sont découpés en 4 grands secteurs et passer de l’un à l’autre demandera un temps de chargement), puisque vous allez où bon vous semble dans ces bureaux et réagissez aux événements, missions principales et secondaires. Vous pouvez également vous balader sans effectuer aucune mission, découvrir, explorer les nombreuses étrangetés de ce lieu atypique. L’Ancienne Maison étant gigantesque et pouvant d’elle-même évoluer, le terrain de jeu est très large pour exprimer ses compétences avec l’Arme de Service ou bien avec vos pouvoirs, essentiellement basés sur de la télékinésie que vous débloquerez en vous liant à certains des autres objets au fil de votre aventure et en les faisant évoluer.
Le gameplay est souple et fluide et, après quelques minutes, Jesse se contrôlera sans aucun soucis. Le système de verrouillage semi automatique pour les pouvoirs de lancer est très bien géré, puisqu’il suffit de le cibler pour que le verrouillage s’active automatiquement et reste en place sous réserve qu’on ne cible pas un autre ennemi ou qu’on n’éloigne pas trop son champ de vision de la cible verrouillée. Cela permet de lancer efficacement bancs, poubelles, tables, ennemis, grenades, morceaux de sols ou de murs et tout un tas d’autres objets avec lesquels le joueur peut interagir.
De plus, l’arme est personnalisable, tout comme les caractéristiques de Jesse qui peuvent être améliorées via des mods.
On pourrait croire que le jeu est excellent et il l’est en termes de gameplay, d’ambiance étrange et bizarre, de scénario, de personnages. Techniquement, c’est une autre histoire…
Non pas qu’il soit bâclé ou moche, au contraire, car sans être le jeu le plus magnifique que j’ai vu tourner sur consoles, le jeu est plutôt beau, même sans RTX. Mais c'est que le jeu aurait tout de même mérité un peu plus de polish. Entre les nombreux ralentissements (notamment lorsque la sauvegarde automatique se lance), les textures de décors (affiches, posters, écritures sur les surfaces) qui ne s’affichent pas complètement, laissant apparaître pendant plusieurs secondes d’horribles pâtés de pixels avant que les versions plus propres et définitives ne les remplacent, le chargement non terminé de salles complètes laissant le joueur dans l’obscurité quelques instants après son entrée, ou les temps de chargements très très longs même pour du monde ouvert, surtout pour une carte aussi petite que de nombreuses autres, on se dit que soit les développeurs n’ont pas pu optimiser leur bébé pour chaque console, soit que les machines actuelles ne sont pas capables de faire tourner un tel jeu sans soucis. Personnellement, je penche pour la possibilité 1. À noter que le jeu a été testé sur Xbox One, mais certains soucis étaient présents sur la version PC que j’ai pu tester durant la gamescom 2019.
Cela ne gâche en rien l’expérience paranormale, l'action du jeu, ni même le plaisir de contrôler Jesse, d’utiliser ses pouvoirs, d’explorer ces curieux bureaux, mais ce manque de finition se fait quand même ressentir jusqu'à agacer après une quinzaine d’heures de jeu. Pour quiconque arrivera à passer outre ces petits problèmes techniques, Control reste une très bonne expérience pour ceux qui adorent le bizarre, l’étrange et le fantastique comme le proposait si bien Alan Wake…