Red Faction : Guerilla – Re-Mars-tered
La première fois que j’ai touché à Red Faction : Guerilla, c’était il y a un peu moins de 10 ans, quand j’ai trouvé une version DVD du titre dans un bac à soldes. J’avoue qu’à l’époque, je ne pensais pas que mon plus grand souci serait de faire tourner GFWL sans que ce dernier ne plante... et pourtant, ce fut le cas. J’ai tout de même traversé la planète rouge quelques heures, et le souvenir que j’avais gardé du titre était que c’était un gros défouloir où on détruisait tout, pour son plus grand bonheur.
Après un portage sur PS4 et Xbox One en juin, c’est au tour de la Nintendo Switch d’accueillir la version “Re-Mars-tered" du titre. Peut-on plonger (ou replonger) sans risque ? C’est ce que l’on va voir dans les lignes qui suivent.
Tout d’abord, pour ceux découvrant la licence avec ce volet, pas d’inquiétude à avoir, le fait de ne pas avoir touché aux précédents épisodes de Red Faction ne posera pas de soucis particuliers à la compréhension de l’œuvre. Les 20 premières minutes de jeu en poseront les bases : les militaires de l’EDF sont des méchants et empêchent les citoyens de s’épanouir, et la Red Faction souhaite mettre fin à cette dictature militaire. Autant dire qu’on ne joue pas à Guerilla pour l’histoire, en dehors de quelques rebondissements qui provoqueront un léger haussement de sourcils, le scénario n’est guère passionnant et sert de prétexte à la destruction.
Car oui, la destruction, c’est le principal intérêt de Red Faction. Depuis la naissance de la licence, les développeurs ont toujours pris un malin plaisir à laisser le joueur tout détruire, et le moteur physique amélioré de ce 3ème opus pousse la destruction à un autre niveau. Même 10 ans après la sortie initiale du titre, on prend toujours un immense plaisir à voir les bâtiments s’effondrer après avoir posé quelques bombes à des endroits stratégiques. Les réactions en chaîne participent également à rendre le jeu plus fun encore. Voir les ennemis foncer sur soi, amorcer l’explosif et voir ces derniers mourir écrasés sous quelques tonnes de béton procurent beaucoup de plaisir durant quelques heures, et c’est d’ailleurs un problème...
Bien que le plaisir soit grandissant durant les premières heures, il arrive un moment où l’on se lasse... La faute, en partie, à des décors qui, Mars oblige, ne sont pas très variés. Du sable rouge, des montagnes rouges, des bâtiments gris, des camions et des lumières ocres... La palette de couleurs ne change guère et les décors se répètent ad nauseam. Dictature militaire ou non, je doute que les conditions de vie des citoyens s’améliorent, car la vie sur Mars semble bien morose.
La redondance des missions n’aidera pas non plus : va détruire ce bâtiment et ces objets dans cette zone et reviens me voir / va tuer machin et reviens me voir. On passera son temps à faire des allers et retours, et à tuer / échapper à l’EDF pour terminer les missions. En se projetant dix ans en arrière, rien de bien surprenant, mais au vu des efforts fournis ces dernières années pour varier les objectifs des missions dans ces jeux, un tel retour dans le passé fait mal.
Par contre, en ce qui concerne la technique et la qualité de ce portage, on est face à un très bon cru. Les textures sont plus fines qu’à l’époque, les ombres mieux gérées, et le jeu tient solidement ses 30 images par seconde (2-3 hoquets se sont fait sentir lors de multiples explosions, mais c’est tout), que ça soit en mode portable ou TV. Un autre ajout appréciable de ce portage : pouvoir choisir entre le mode “Qualité” et “Performance”. Le rendu sera un poil plus propre en mode Qualité, sans forcément impacter le framerate. En Performance, à part dégrader l’image, j’avoue ne pas avoir constaté d’amélioration perceptible de fluidité. Une fois n’est pas coutume, on se retrouve avec des cinématiques moins propres que le jeu en lui-même.
Red Faction : Guerilla Re-Mars-tered est finalement un bon jeu, même en 2019. Si vous cherchez à vous défouler avec un moteur physique qui n’a pas à rougir malgré ses 10 ans d’existence, foncez. N’en attendez juste pas beaucoup plus : destruction et répétitivité étant les maîtres mots pour définir le titre de Volition.