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Injection π-23 – Admirons l’ironie de l’image principale

Le survival horror est un genre qui a commencé à se démocratiser avec l'arrivée de Resident Evil, puis a pris ses lettres de noblesses grâce à la série Silent Hill.

Si on doit le genre tel qu'il est aujourd'hui, c'est bien à ces deux géants qui, chacun à sa manière et au fil de ses épisodes, a posé des marques repère sur ce que doit être un survival horror en termes de mise en scène, de scénario, de challenge, de gameplay, de puzzle et d'exploration.

Alors quand un studio indépendant espagnol se vante d'avoir développé Injection π-23 en hommage à Silent Hill et au survival d'antan, et bien qu'il faut vraiment se lever tôt pour me faire peur, je ne peux qu'être enthousiaste !

Quel crétin je fais parfois !

Pourquoi ?

Parce que je vais devoir réellement me montrer sans pitié devant un jeu et sarcastique devant le travail de gens, tant le jeu transpire la nullité.

Parce que les "puzzles" qui nécessitent que je mette des guillemets dessus tellement le capillotractage de la résolution de la moitié d'entre eux et le désintérêt de l'autre moitié sont complètement inintéressants.

Parce que la technique du jeu est probablement la seule chose qui fait référence à Silent Hill, le 2 fait mieux que π-23 sur de nombreux points.

Parce que l'exploration implique d'évoluer dans des environnements urbains moches, lassants et complètement soporifiques sans une once de personnalité, apparemment inspirés d'une vraie ville d'Espagne, probablement l'équivalent espagnol de la Floride où les gens viennent finir leurs jours dans l'indifférence la plus totale.

Parce que le personnage principal a autant de charisme que le caillou qui est rentré dans ma chaussure tout à l'heure en allant chez le médecin. Et encore, le caillou a provoqué plus d'émotions.

Parce que la jouabilité, malgré la tentative louable de produire les 4 types de maniabilités que l'on trouve sur ce genre de jeu au fil du temps, est maladroite.

Parce que le bestiaire du jeu très "cinéma d'art et essai hispanique" oscille entre le grotesque et le très ridicule, perdant toute tentative d'inspirer de la peur, la terreur, du stress ou même l'inquiétude. La seule question que je me pose en le voyant c'est vis à vis de la santé mentale des personnes qui l'ont créé pensant que ça allait faire peur. Ce déhancher hilarant, ces cris qui feraient plus penser à un ennemi de Banjo Kazooie qu'à un jeu censé faire peur, ce design qui me donne l'envie irrépressible de me moquer des créatures... Quelqu'un devrait apprendre aux designers du jeu le sens du mot contre-productif. Sérieusement, les courses poursuites avec les monstres font penser à du Benny Hill, la musique en moins.

Parce que la mise en scène est tellement fainéante que même en 1999 on n'osait pas faire ce genre de cinématiques complètement illisibles pour ne pas avoir à modéliser correctement des décors et des personnages à animer. On ne balance pas brusquement des flashs de lumières accompagnés d'une musique stridente et de clichés archi vus pour prétendre être un jeu d'horreur !

Parce que les tentatives de sursaut du joueur sont aussi efficaces et impressionnantes que dans un épisode des télétubbies lorsqu'un personnage se cache derrière le décor laissant apparaître son gros derrière.

Parce que l'ambiance sonore au lieu d'inspirer la frayeur, l'inquiétude, le suspense, crispe, agace  et donne envie de se percer les tympans.

Parce que le système de visée et de tir... En fait, je n'ai pas eu l'occasion d'avoir d'armes. A la fin du chapitre 3-2, soit quasiment la moitié du jeu. Et je n'explorerai pas la suite tellement ce jeu inintéressant me donne envie de dormir.

Parce que le jeu se permet en plus de freezer jusqu'à planter perdant ainsi 2 chapitres de progression sans points de sauvegarde. Et bien évidemment, le jeu ne propose pas de sauvegarder entre chaque chapitre, mais de recommencer celui en cours sans penser au pauvre fou qui veut se libérer de cette torture vidéoludique qui ne fait même pas peur.

Rien dans ce jeu ne le sauve. Même pas l'histoire, puisque de toutes façons, vous aurez probablement abandonné d'ici là à cause des points de sauvegarde quasiment inexistants, le découpage par chapitre bancal et déséquilibré, la narration qui lorgne fortement sur le somnifère.

J'ai persisté et tenu jusqu'au chapitre 3-2 où durant ce chapitre, le jeu a complètement freezé (pas le son, bien évidemment), sans autel de sauvegarde auparavant depuis le chapitre 2-2, bien évidemment... Comme c'est la 3ème fois que j'avais recommencé le jeu de zéro à cause de soucis, c'est la goutte d'eau. Et puis c'est un jeu censé faire peur et même si je suis un public assez difficile à surprendre et encore plus difficile à faire flipper, le jeu n'a aucune qualité pour arriver à instiguer la peur chez les plus sensibles d'entre vous. Sur ce genre de jeu, s'il échoue là dessus, il n'y a aucun intérêt à y jouer. Après, si vous voulez rire du ridicule du chara design ou que vous développez un survival horror et que vous voulez voir ce qu'il ne faut pas faire tout en vous marrant du ridicule du jeu, vous êtes par contre sur un excellent choix.

En fait, le seul truc flippant de Injection π-23, c'est que le jeu ait été produit et édité. Si vous n'avez pas peur, vous le trouverez à 9,99€, sur le PSN Store.



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