TACOMA – Mais non je suis réveillé !
Un genre de jeu de plus en plus répandu, les jeux narratifs dont l'unique rôle que prend le joueur est celui d'observateur, ont le vent en poupe ces dernières années. Les titres ne sont pas tous de bonne qualité, mais certains se démarquent du lot comme le très bon et très surprenant "What Remains of Edith Finch ?".
The Fullbright Company est un jeune studio de développement qui, après le très moyen et plutôt soporifique Gone Home, semble se spécialiser dans ce genre de productions puisque le deuxième et pour le moment dernier titre sorti du studio reprend le même aspect de narration au profit d'action : Bienvenue sur TACOMA.
Dans TACOMA, vous incarnez Amy, ingénieure manipulatrice d'IA en freelance, envoyée par la société Venturis pour récupérer ODIN, l'IA qui gère la station lunaire TACOMA. Une fois le premier pied posé sur cette station, vous comprenez que de graves choses s'y sont déroulées, car elle est vide de vie. C'est alors que durant votre courte aventure à la première personne, vous allez explorer cette station, découvrir des enregistrements en RA (Réalité Augmentée), et vivre les derniers instants de l'équipage sur ce lieu artificiel pour découvrir le funèbre destin qui s'est emparé des lieux. Mais ne vous attendez pas à du gore comme Dead Space, à de la tension comme Alien Isolation, ici vous n'aurez pas grand chose à faire si ce n'est naviguer dans les enregistrements RA, manipuler certains objets, dans l'unique but de découvrir les accès vers de nouvelles zones afin de mettre la main sur ODIN. Il n'y a aucun danger pour le joueur si ce n'est les nombreuses menaces et pressions de Venturis, la société propriétaire de la station dont la politique de profit pour les actionnaires doit prévaluer sur tout le reste. Donc si vous avez une protection au mépris des grosses entreprises envers les gens +42, vous devriez survivre.
C'est un genre assez spécial de jeu où l'impact du joueur peut être minime, voire inexistant, mais pour lequel la narration et le concept peuvent et doivent être intéressants pour accrocher. Et si Gone Home n'a pas réussi ce pari, TACOMA y arrive bien mieux sans pour autant être aussi passionnant qu'Edith Finch sorti lui aussi la même année sur les mêmes supports (2017 sur PC, et Xbox One, version sur laquelle le jeu a été ici testée. Sorti ce mois-ci sur Playstation 4). Mais cela ne veut pas dire que TACOMA n'arrive pas à procurer une poignée d'heures très plaisante, car il y parvient bien avec son univers spatial et futuriste, ses personnages approfondis, son gameplay simple, mais terriblement excitant. C'est sûr que, par contre, la technique du jeu se fondra dans la masse des jeux de cette génération, même si le design des enregistrements RA sans pour autant être une tuerie de beauté a un certain charme dans son style.
En fait, il est toujours délicat de tester ce genre de titre car les sensibilités de chaque personne feront que j'ai accroché à TACOMA par son histoire, certes un peu prévisible, mais dont la narration très originale est maîtrisée. J'aurais personnellement même aimé y rester un peu plus longtemps et découvrir plus de petits secrets pour une replay value plus importante, mais il faudra s'en passer... Il est certain cependant que de nombreuses personnes n'accrocheront probablement pas, ni au concept, ni à la certaine passivité du joueur vis à vis des évènements car il ne fait que se déplacer, observer, écouter. Mais peut-on dans ce cas là parler de défaut du jeu ou manque de sensibilité du joueur ? C'est une question qui mériterait débat. Une prochaine fois peut être. Mais en attendant, pourquoi ne pas aller visiter TACOMA ?
Vous pouvez acheter le jeu sur Xbox One et Playstation 4 à 19,99€, mais également sur PC :