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What Remains of Edith Finch ? – En dehors de ses longues séances chez le Psy

La mélancolie et la nostalgie sont deux forts sentiments que - à moins d'être un sociopathe amnésique- tout le monde a déjà ressentis. C'est pourtant le genre de sentiment difficile à retranscrire dans le jeu vidéo saturé par la colère, l'agressivité ou encore l'obsession compulsive à vouloir faire s'emboîter des choses ensemble, prétextant que Tetris est de la réflexion. Mais je connais la vérité ! Ces pervers fornicateurs ne m'auront pas ! Reculez ! Reculez je vous dis !

Toutefois, certains jeux s'y essaient avec plus ou moins de brio, et aujourd'hui, c'est "What Remains of Edith Finch ?" sur lequel nous allons nous pencher. Enfin pas trop quand même, ces pervers du culte de Tetris ne sont pas très loin, je les sens !

Vade Retro Satanas Et Diabolo ! Je vais aller voir du côté de chez Edith Finch et le premier qui me suit, je l'emboîterai avec lui-même !

What Remains of Edith Finch vous met dans la peau d'Edith, qui revient sur les lieux de son enfance suite au décès de sa mère qui lui a légué une clé en lien avec la curieuse maison où elle a grandi et où de nombreux drames se sont déroulés. Et par drames, je ne veux pas dire : "Oh ! Mon fiancé James a couché avec ma sœur jumelle ! C'est horrible ! Elle va me le payer cette garce et lui je vais me venger en couchant avec sa sœur !", mais plutôt des événements dramatiques qui ont résulté de la mort de membres de cette famille au point de se demander si le destin ne s'acharnerait pas quand même un petit peu sur eux. Ne vous attendez cependant pas à un jeu d'horreur, d'action gore, je ne suis même pas sûr qu'on puisse qualifier ce titre de jeu, mais c'est plutôt une histoire interactive qui retracera le passé de la famille Finch, soit- disant maudite, dont vous revivrez les derniers instants de plusieurs ancêtres plus ou moins éloignés.

Et c'est là où les choses deviennent intéressantes, puisqu'à défaut d'une seule goutte de sang, de violence ou de terreur, le jeu joue sur les sentiments de tristesse, de regrets, de mélancolie et autres en revivant ces moments via des lettres, des journaux, voire même des photos ou bien plus excentrique, mais tout aussi puissamment retranscrit. Pour ainsi dire, le titre joue fortement sur les émotions sans aucune once de violence. D'ailleurs, il n'utilise que les joysticks pour se déplacer et regarder (vue à la première personne oblige), ainsi que la gâchette droite pour saisir/utiliser/ouvrir tout ce avec quoi il est possible d'interagir. Absolument rien d'autre. Et c'est en cela que se trouve la force de What Remains of Edith Finch ? : sa narration complètement maîtrisée et dont chaque concept, chaque histoire possède sa propre originalité, son propre narrateur avec sa propre psyché, offrant par là une grande diversité au jeu. Alors certes, le jeu ne joue pas sur la terreur, ni sur des créatures aussi glauques que moi au réveil. Mais la plupart des destins funestes de cette famille qui nous sont racontés passent très bien, sont narrés avec une certaine poésie. Il n'y a guère que l'histoire de Grégory qui personnellement m'a mis mal à l'aise. Pas forcément par le fait d'assister à la situation qui s’avérera fatale pour ce jeune enfant virtuel de moins de 2 ans, mais en nous forçant à la vivre et surtout à la réaliser.

L'histoire ne dure guère que 2-3 heures, mais avec une petite rejouabilité si vous voulez récolter les succès de chacune d'entre elles, mais cette poignée d'heures est puissante, émouvante et on se plaît à suivre Edith en train d'explorer cette maison familiale dont la conception tordue viendrait tout droit de l'esprit d'un fou rêveur et de raconter dans son journal les secrets derrière sa famille. Des secrets de famille qui lui ont bien été cachés enfant, et qu'elle découvre en même temps que nous du haut de ses désormais 17 ans. Elle nous partage tout et nous confie, sans honte et sans détour, la moindre de ses émotions concernant ses sentiments.

On oublie alors que le jeu n'est techniquement pas extrêmement beau, sans pour autant être moche -car il reste correct malgré la sortie du titre il y a maintenant 2 ans de cela-, que le rythme est tout de même très lent, même celui de déplacement, que le joueur n'est pas particulièrement poussé dans ses derniers retranchements, suant par la rapidité et la dextérité nécessaire. Ici, c'est le côté artistique qui occupe l'estrade centrale et cela Giant Sparrow, l'a bien appliqué : le côté technique et l'aspect visuel très diversifiés n'étant que des moyens utilisés pour mettre en valeur ces histoires. Le développeur a même été jusqu'à peaufiner de la même manière les crédits du jeu pour autre chose qu'un écran noir habituel avec une vulgaire liste de noms et de postes.

Bref, fonce y "jouer" petit homme !

 

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