Rad Rodgers, old-school jusqu’au plus petit pixel
De nombreux jeux se vantent d'un gameplay Old School ou bien d'un retour aux sources d'une licence qui a vu nombre d'autres jeux parfois bons... parfois mauvais. Rad Rodgers est un jeu qui reprend justement des codes d'anciens jeux, pour le meilleur... ou pour le pire...
Histoire
Alors difficile de faire plus simple... Rodgers est un jeune homme fan de jeux vidéo qui doit aller se coucher. Cependant lorsque sa télé s'allume, il se fait happer dans un monde de pixel et devient un personnage jouable, avec Rad attaché dans le dos. Le tout, avec un humour brisant directement le quatrième mur et nous mettant dans le ton de ce jeu en nous faisant comprendre ce qu'il est : un délire pur et simple qui n'a d'autre but que de nous faire prendre du bon temps.
Côté histoire, c'est comme dans les anciens jeux vidéo... une petite phrase au début, une à la fin... et rien entre les deux. Ici, c'est une cinématique au début, un truc à la fin, et paf, rien du tout au long de tous ces niveaux que l'on parcourt sans aucune idée de : qu'est-ce que l'on fout là ? Ou : qu'est-ce qui nous a amené ici ? Peut-on dire que c'est positif ou négatif? chacun est juge... mais au moins, on ne se prend pas la tête à comprendre.
Graphismes & ambiance
Le jeu se permet un monde bien représenté qui allie des graphismes "nouvelle génération", avec des passages pixelisés pour donner le change. Cela offre au joueur un aspect assez intéressant afin de se mettre dans l'ambiance du titre qui, si l'on cherche l'esprit du jeu, est fortement bien représenté. Le tout est relayé par une flopée de décors bien rendus et cohérents et des effets aussi bon marché que réussis.
L'ambiance est renforcée par les personnages déblocables qui balancent leur répliques à tout va… comme le fait Duke (de Duke Nukem). Et on ne peut qu'être replongé dans les souvenirs (pour les plus âgés d'entre nous) de ces parties endiablées des titres dont ils sont tirés. Les musiques sont également intéressantes et rythment bien l'aventure.
Gameplay
Pour comprendre le gameplay de Rad Rodgers, il faut avoir un passif sur nombre de jeux du genre Metal Slug et compagnie. Avancer en plombant tout ce qui bouge, et ce qui ne bouge pas…, en sautant de plate-forme en plate-forme, tout en faisant attention à ne pas perdre trop de vies, car en fonction du mode, celles-ci seront éventuellement plus que limitées. Le jeu prend le pari de faire de l'ancien mélangé avec du neuf. Par exemple, faire le balancier avec des arbres arrachés et ensuite, se retrouver avec des plate-formes tout ce qu'il y a de plus classique s'alternant avec un rythme lent et simple. C'est à la fois très déroutant et capable de procurer au joueur une impression de défoulement. Les contrôles du jeu sont en somme instinctifs et offrent une prise en main immédiate de son personnage, ce qui permet réellement de s'amuser du début à la fin.
Les combats s’enchaînent à un rythme affolant et proposent au joueur d'utiliser soit son arme classique, qui pourra changer temporairement en fonction de ce que l'on trouve (lance-grenade, phœnix, mitrailleuse, etc...) soit sa "botte spéciale" qui consomme la jauge de pixels. Gros point décevant... les boss qui sont franchement navrants de simplicité.
Là où le jeu devient un peu plus "puzzle", c'est lors des phases dans les brèches. Lorsque vous en franchissez une, vous vous retrouvez dans un espace de sous-monde pixelisé où vous contrôlez Rad, qui doit éviter les obstacles et résoudre les différents soucis. Que ce soit (comme le plus souvent) activer une plate-forme pour la replacer dans le monde classique, ou bien relier des points énergétiques... cela donnera au joueur l'occasion de réfléchir entre deux phases de bourrinage. Chaque coup que vous prendrez consommera votre barre de pixels, que vous pourrez remonter en tuant les mobs dans la brèche.
Les niveaux s’enchaînent sur une carte globale avec des cartes à parcourir entrecoupées de mini-jeux qui sont de plusieurs ordres. Que ce soit un flipper, des sauts sur un pogo-stick, un jeu de mémoire, etc... cela ne donnera pas vraiment de fil à retordre.
La difficulté
Plusieurs modes de difficultés sont présents. Cela va du mode facile, qui offre des vies illimitées et des ennemis faibles... au mode difficile, où vos vies sont plus que limitées et les ennemis franchement coriaces. Il faut donc voir ce que vous recherchez pour vous détendre : un vrai défi, ou une balade tranquille.
À deux, c'est mieux
Là où le jeu propose une campagne folle, c'est que le mode peut se jouer aussi bien en solo, qu'à deux joueurs pour deux fois plus de folie... sur le papier, ça sonne bien et en réalité, c'est assez intéressant malgré les bugs présents ici et là. Actuellement, lors des brèches... le retour au monde classique fait disparaître le joueur qui n'a pas été dans la brèche, et même si on peut le faire réapparaître en changeant de perso... il ne peut pas tirer et peut même faire buguer certains passages... donc vite un correctif, sans quoi beaucoup de joueurs risquent de râler.
Un mode bataille est d'ailleurs présent sur le jeu, qui offre aux joueurs l'occasion de faire un versus dans les règles de l'art. Le premier à triompher trois fois l'emporte. Ce mode est un peu comme le petit bonus que personne n'attend... mais qui fait toujours du bien pour relâcher la pression.
Les personnages et habitants
Il y a plusieurs personnages que l'on croise durant le jeu. Ce sont souvent des habitants de ce monde, qui sont complètement tarés... au passage, mais il arrive que ce soit des personnages déblocables. Chaque personnage déblocable possède sa botte secrète qui lui permet d'infliger de lourds dégâts. Comme Rad Rodgers, qui balance un coup direct devant lui, l'Habitant, qui balance une boule à tête chercheuse, Duke, qui balance un méga coup de pied... etc.
Résumé
Je dirais que Rad Rodgers est un jeu qui rend hommage à des jeux de genre similaire. Pour ma part, il m'a rappelé un petit mélange de Metal Slug et de Jazz Jackrabbit, avec des soupçons d'autres références bien senties. Quoiqu'un peu court et un peu répétitif à la longue... le jeu propose un humour décapant, un rythme effréné, et un quatrième mur qui doit être en poussière à l'heure où je vous parle. Bref, c'est un jeu qui ne paie pas de mine, mais offre un divertissement plus que correct pour les amateurs du genre. Ici, on aime ou on n'aime pas, pas de demi-mesure.
Le jeu est disponible sur Nintendo Switch, PlayStation 4, Xbox One et enfin Steam :