Bannermen – Ralliez-vous à ma bannière !
Sorti le 21 février sur Steam, Bannermen est un jeu de stratégie en temps réel s'insérant dans la pure lignée de légendes vidéo-ludiques telles qu'Age of Empires et Age of Mythology, reprenant notamment le même système de héros que ce dernier. Sur le papier, le titre ne paraît pas très original, mais je me devais de le tester pour m'en faire ma propre idée, d'autant plus avec sa campagne solo qui semble des plus alléchantes :
Le tutoriel, l'occasion de parler du gameplay
Comme toujours quand cela est possible, je débute mon aventure par le tutoriel, une brève aventure que je ne conseille qu'aux joueurs vraiment inexpérimentés car les autres retrouveront immédiatement leurs marques, Bannermen reprenant tous les standards du genre, en les simplifiant au passage. Ainsi, la caméra se déplace soit à la souris, soit au clavier, avec une caméra fixe permettant d'avoir une vue plongeante du champ de bataille.
Les ouvriers sont des travailleurs polyvalents capables de ramasser des ressources, de construire des bâtiments ou de les réparer. Ils sont à recruter depuis la base de rassemblement, le centre du village qui se pose uniquement à des endroits pré-déterminés à côté de points de ressources. Chacun, qu'il soit de bois ou d'or, est limité en terme de quantité à collecter (5000 d'or et 9000 de bois) et d'ouvriers pouvant y travailler (5 pour l'or et 10 pour le bois). Une fois toutes les ressources récoltées, il n'y a aucun moyen de régénérer l'emplacement, ce qui nécessite donc d'installer une nouvelle base ailleurs, à côté d'autres ressources.
Ces ressources servent à construire différents bâtiments :
- Maison : augmente la population maximale (ouvriers et combattants)
- Trône de héros : recrute ou ressuscite un héros.
- Forgeron : débloque des améliorations pour les combattants.
- Camp d'entraînement : recrute des combattants.
- Tour d'archers : accueille quatre archers pour en faire un bâtiment défensif.
- Temple : débloque des super-pouvoirs (bâtiment qui ne se pose que sur une base spéciale).
- Atelier : recrute des armes de siège (balise ou détenu kamikaze).
- Cour du roi : recrute des unités d'élite.
- Académie : recrute des ecclésiastiques, des magiciens manipulant la magie noire.
Il y a, au final, une dizaine d'unités différentes à gérer, toutes à pied, ayant cependant des vitesses de marche plus ou moins rapides, ce qui oblige donc à compenser pour éviter que les plus rapides n'arrivent seules avant toutes les autres. Certaines possèdent des capacités spéciales qui s'activent au clic et nécessitent donc une micro-gestion assez fine, les attaques automatiques ne suffiront la plupart du temps pas à infliger suffisamment de dégâts. Le héros notamment est sur-puissant parmi les autres, le plus important peu importe la situation, à toujours faire passer en première ligne, d'autant plus qu'il gagne en puissance à chaque ennemi tué à sa proximité.
Le processus est ensuite similaire à tous les jeux de gestion en temps réel : engager des ouvriers, ramasser des ressources, poser des maisons pour augmenter la limite de population, construire tous les bâtiments disponibles, recruter des unités combattantes, améliorer les unités combattantes. Tout cela amenant à l'objectif final : raser l'ennemi.
Campagne solo
La campagne se lance en trois difficultés différentes, un choix qui sera définitif pour la sauvegarde ainsi créée.
Nous incarnons ici Lord Berrian, un fier guerrier venant de subir une cuisante défaite lors de la Bataille de Beckron et les choses ne se présentent vraiment pas bien dans les premiers chapitres de l'histoire dans lesquels il doit porter secours à des villageois ou encore libérer des amis prisonniers. La trame est narrée à travers des cinématiques qui semblent dessinées à la main, d'une belle qualité graphique, sur des voix en anglais sous-titrées en français.
Les phases de jeu s'enchaînent et proposent une bonne diversité. Il y a bien sûr les chapitres classiques, où l'on débute avec six ouvriers et une base et où il faut battre une force armée ennemie. Mais il y a également d'autres niveaux bien plus originaux dans lesquels on ne contrôle que Lord Berrian, parfois accompagné d'un autre héros ou d'une petite force armée, demandant alors de gérer au mieux les unités souvent non renouvelables. Des mécanismes innovants sont proposés pour un jeu de ce type : des patrouilles à éviter, des clés à récupérer, des portes à ouvrir, des champs de vision à masquer, des prisonniers à libérer, des portails à détruire, des châteaux à attaquer, des convois à escorter, des combats d'arène à remporter...
Entre chaque niveau, le héros gagne des points de compétence à répartir entre ses capacités actives et passives. Au final, 50 points sont disponibles, ce qui permet de monter au maximum pratiquement toutes les compétences sans vraiment avoir besoin de faire de compromis.
Comptez au moins une dizaine d'heures pour terminer la campagne.
Mode multijoueur/Escarmouche
En complément de la campagne, des parties plus classiques se lancent, que ce soit contre d'autres joueurs, avec un mode classé, ou contre l'IA. Sept cartes sont disponibles, pour deux à quatre joueurs :
Conclusion
Bien que ne brillant pas par son originalité, Bannermen propose une intéressante campagne d'une dizaine d'heures, complétée par une rejouabilité quasi infinie par ses parties personnalisées qui plaira à tous les adeptes de jeux de stratégie, même s'il manque encore de profondeur (une seule race, une dizaine d'unités seulement, peu d'options de personnalisation des parties).
À noter quelques petits bugs de traduction, qui n'impactent pas la jouabilité mais font néanmoins sourire :