Dragons : L’Aube des Nouveaux Cavaliers – Sauvons les dragons
Développé par Climax Studios, ce jeu d'aventure sorti la semaine dernière sur consoles (et le 15 février sur PC) emmène dans une quête épique en compagnie des héros du film d'animation de DreamWorks Animation, "Dragons 3 : Le monde caché". Ayant un fan de 8 ans à la maison, nous sommes bien entendu aller voir le film, et en avant-première s'il vous plait dès le 20 janvier. C'est donc avec un grand plaisir que je suis partie avec lui découvrir ce titre sur Nintendo Switch.
Pour vous résumer rapidement l'action si vous ne connaissez pas bien les films et la série, nous suivons dans le premier les aventures d'un jeune Viking nommé Harold, le fils du chef du village de Beurk, une communauté de féroces chasseurs de dragon. Mais Harold n'est pas comme les autres, maigrichon et pas très doué au combat, il n'arrive pas à tuer son premier dragon comme ses amis. Par contre, il se révèle bien plus ingénieux qu'eux et il réussit à capturer un dragon très rare, un Furie Nocturne. Sauf qu'une nouvelle fois, son grand coeur parle pour lui et lorsqu'il le voit pris dans son filet, Harold ne peut se résoudre à le tuer, il libère celui qui deviendra Krokmou et ils s'apprivoiseront mutuellement. En effet, Harold se rend peu à peu compte qu'il y a une autre façon de traiter les dragons, des êtres intelligents et sensibles, et que son peuple peut tout faire cohabiter avec eux. Mais faire changer les mentalités ne se révèle pas aussi simple qu'il l'espérait, d'autant plus que les dragons causent pas mal de dégâts sans forcément le vouloir et que le monde extérieur continue de les considérer comme des animaux dangereux qu'il faut éliminer.
Dans le jeu, nous n'incarnons pas de personnage connu. Pourtant, notre jeune héros nommé Gribouille n'est pas sans rappeler Harold à ses débuts, tant du côté du caractère que de son apparence, avec le même genre de look à la tignasse brune. Perdu sur une île, il n'a aucun souvenir récent, il ne sait pas ce qu'il fait là, et encore moins pourquoi il a à ses côtés un œuf luminescent étrange.
Avec l'aide de Harold et Krokmou, Gribouille récupère l’œuf que des trappeurs venaient de voler, œuf dont sort à la surprise de tous... un bébé dragon ! Nommé Patch, ce dragon est d'une race inconnue, alors ils l’appellent Chimeragon. La trame scénaristique assez légère mais néanmoins présente a le mérite de nous placer dans un univers rôdé, avec ses décors, ses héros et ses méchants, réutilisant au maximum tout ce qui fait le succès de cette licence, pour le plus grand plaisir des fans. L'histoire en elle-même ne suit pas la trame du 3, vous n'aurez donc pas besoin d'aller le voir pour en profiter, et inversement. Des mentions sont faites aux événements par Harold notamment ou via des lettres que Gribouille échange avec Beurk, mais rien qui ne gêne réellement si vous ne faites pas le lien. Dans cette lettre de Geulfor par exemple, le forgeron fait mention du problème de surpopulation que rencontre l'île au début du troisième opus :
Les graphismes sont plutôt agréables, avec des couleurs dans des tons pastels un peu "brumeux". Par contre, la caméra est fixe, limitée à une éternelle vue en hauteur, qui empêche de zoomer et de profiter des détails, sans compter que parfois il serait agréable de pouvoir changer d'angle pour mieux voir ce qu'il se passe. Limités également sont les déplacements, suivant des "chemins", que ce soit entre des rochers, le long de ponts, ou au bord d'une rivière. Il n'y a jamais qu'une seule façon d'avancer entre chaque "tableau" avec des portes et des temps de chargement (même s'ils sont quasi instantanés, ils sont bien là).
Nous sommes donc très loin de tous ces mondes ouverts auxquels nous sommes si habitués. Une tentative est faite en cette direction une fois en vol à dos de dragon, même si une nouvelle fois cela consiste à se rendre d'une île à une autre, avec toujours ces chargements entre chacune. Malgré cette rigidité qui dérange dans les premières minutes de jeu, l'aventure est bien menée, avec un bon enchaînement de phases de combat et de réflexion.
Gribouille se bat avec une épée et un bouclier : il a une attaque classique, une esquive et une position de défense avec le bouclier levé (ce qui sert également pour encaisser les pics venant de pièges). Patch combat automatiquement à ses côtés, infligeant des dégâts ridicules au début de l'aventure, jusqu'à devenir non négligeables à la fin. Par le biais d'une gestion assez basique de son équipement, Gribouille peut porter plusieurs armes (et en changer en combat) et les améliorer grâce au concours du forgeron du village, Geulfor, avec les ressources collectées dans le monde.
Ces ressources se trouvent dans des coffres, cachés un peu partout dans toutes les zones, mais également en détruisant tout ce qui est destructible (végétation, mobilier...).
Chaque personnage possède des cœurs de vie, dont le nombre augmente en avançant dans l'histoire principale. Chaque dégât non esquivé, que ce soit d'un ennemi ou d'un piège, vide ces cœurs. Lorsqu'un des personnages arrive à zéro, il tombe et peut être ramené par l'autre encore debout en s'approchant du corps et en pressant sur A. Pour mieux survivre ou se remettre d'un combat difficile, il existe des potions de vie et différents remontants, à trouver directement dans les coffres ou à échanger contre des plantes auprès d'Astrid.
Pour aider, il est possible de faire appel à d'autres dragons libérés au préalable.
Si Gribouille et Patch vident tous les deux leurs cœurs, cela signe la fin de la partie (qui se recharge au dernier point de sauvegarde, soit peu avant).
Malgré les potions et l'aide d'autres dragons, les combats restent difficiles, il est délicat de correctement éviter les coups portés en raison de la caméra trop éloignée de l'action et les vilains infligent beaucoup trop de dégâts à chaque coup, sans parler des boss qui m'ont donné du fil à retordre. Pour un jeu destiné au jeune public, j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre cet équilibrage, d'autant plus qu'aucune option ne permet d'en réduire la difficulté pour les moins doués, amenant l'enfant à rapidement se lasser de mourir, ou à constamment demander l'aide de l'adulte.
Les puzzles sont eux beaucoup plus accessibles bien qu'aucun système d'indice ne permette de décanter les choses si le joueur ne comprend pas. La résolution est souvent basée sur les capacités du dragon, Patch pouvant alternativement souffler du givre (ce qui permet d'activer des interrupteurs à distance ou de geler de l'eau pour traverser), souffler de l'électricité (ce qui active des sortes de bornes reliées à des mécanismes complexes) et souffler du feu. Il y a également des endroits où Patch doit marcher sur un interrupteur, pendant que Gribouille avance, jusqu'à ce que l'un des deux arrive à la fin pour libérer l'autre. Des ponts se déploient, des plateformes bougent, des interrupteurs sortent des flots, des pièges se désactivent, des passages s'ouvrent, des blocs de glace se poussent... Les donjons sont de véritables puzzles en eux-mêmes, enchaînement de salles imbriquées les unes dans les autres.
Conclusion
L'Aube des Nouveaux Cavaliers ne brille malheureusement pas par son originalité, se basant sur des mécanismes ultra-connus et une caméra fixe qui semblent un peu datés en 2019. Cependant, l'histoire est sympathique, les héros attendrissants et je me suis vite prise au jeu des puzzles, avançant toute seule bien plus loin que je ne le prévoyais, jusqu'à un boss que je n'ai pas encore réussi à passer à la fin du second donjon. Mais mon fils de 8 ans a de son côté malheureusement très vite abandonné, lassé des combats trop difficiles et de ses morts à répétition qui l'attristaient. Il a un peu suivi sur mon écran ce que je faisais, participant aux résolutions des énigmes et m'encourageant dans mes combats face aux trappeurs, puis il est passé à autre chose, n'arrivant pas à jouer par lui-même, alors que pourtant il adore cet univers et qu'il trouvait Patch "trop chou". À acheter donc uniquement si vous prévoyez de jouer avec votre enfant. Si vous espérez qu'il s'en sorte par lui-même, alors j'espère pour vous qu'il maîtrise tel un pro sa manette !
Vous trouverez le jeu sur toutes les plateformes actuelles (je le rappelle, il sortira sur PC le 15 février seulement) :