The Raven : Remastered – Un jeu d’enquête correct
Après une première sortie en 2013 via un format épisodique, The Raven suit le chemin de beaucoup de jeux issus de la génération PS3/Xbox 360 et s’offre une seconde jeunesse sur la génération actuelle (l’aperçu est ici fait sur Nintendo Switch). Adieu le format épisodique, bonjour la Full HD et le système de lumière retapé. Après les très bons Sherlock Holmes de Frogwares, The Raven peut-il contenter les amateurs d’enquêtes ? Réponse dans les lignes qui suivent.
Le jeu démarre sur une scène de vol, où un bijou nommé « L’œil du sphinx » est volé et une plume de corbeau laissée sur la scène de crime. Il s’agit de la signature du Corbeau, l’un des plus célèbres voleurs du monde, censé être disparu depuis plusieurs années.
L’inspecteur français ayant investigué à l’époque est remis sur l’enquête et va donc protéger le 2ème œil du voleur. Pour son trajet initial, il sera accompagné par notre avatar, l’agent Zellner, un Suisse chargé de protéger les arrières de l’inspecteur, qui fait penser à s’y méprendre à Hercule Poirot.
Il faut dire que le jeu cache à peine le fait qu’il se soit inspiré de plusieurs œuvres d’Agatha Christie. Ce qui n’est pas un mal après tout, tant le jeu est bien ficelé et riche en rebondissements. Les protagonistes principaux ont tous un développement assez poussé qui rend le joueur confus tant tout le monde paraît coupable.
Tout au long de ses quatre chapitres, The Raven parvient à se renouveler efficacement et offre une enquête qui dure une bonne dizaine d’heures, dans la moyenne haute du genre donc. Il faudra juste passer outre le premier chapitre assez poussif et décourageant.
Pour une raison inconnue, les développeurs ont laissé la possibilité de déplacer le personnage, mais les placements de caméra sont certes intéressants pour enquêter, mais clairement pas pour se déplacer. On se retrouvera souvent bloqué par le décor, voire des murs invisibles, sans trop comprendre pourquoi, et on se demande pourquoi KING Art Games n’a pas juste gardé le côté qui fonctionne : le point’n’click. Via le stick droit, on pourra sélectionner différents objets du décor pour interagir avec ou obtenir un commentaire/suggestion de son personnage. Il faudra également faire interagir différents objets pour résoudre quelques énigmes, jamais très compliquées. En cas de besoin, une simple pression sur la touche X permettra d’afficher les différents éléments importants, en échange de quelques points d’enquête.
En continuant sur les points qui gênent un peu, on peut rapidement parler de la réalisation. Malgré l’augmentation de la résolution et la refonte du système de lumière, des animations et des cheveux, dixit l’éditeur, ça reste très laid. On sait bien qu’il s’agit d’un jeu petit budget, mais parler de « Remaster » ici est un grand mot. On voit certes une différence entre la version de 2013 et celle d’aujourd’hui, surtout côté lumière, mais cela se paye par quelques ralentissements. Certains décors restent néanmoins agréables à regarder, vu que le jeu nous fait quelque peu voyager. Inversement, on se retrouvera parfois dans des lieux parfois très exigus et sombres comme le tunnel d’un train ou la cale d’un bateau… où ça devient très délicat de voir quoi que ce soit (sentiment atténué quand le jeu passe sur la TV) et où on naviguera à l’aveugle via le stick droit en espérant qu’une loupe s’affiche.
Côté son, le jeu offre quelques pistes symphoniques qui se laissent écouter, sans jamais briller par leur originalité. On aura tendance à soupirer un peu en entendant pour la 8ème fois la même musique car la boucle sonore se répète inlassablement durant le chapitre. Côté doublage, on reste dans le registre du correct.
Au final, on se retrouve avec un jeu d’enquête agréable à suivre. Jamais transcendant, jamais mauvais, le jeu a tout du jeu moyen/correct qui parvient à se laisser porter par une histoire intéressante à suivre et des personnages qui paraissent tous suspects !