Omensight – Un jour sans fin
Deux ans après le sympathique Stories : The Path of Destinies, les Canadiens de Spearhead Games reviennent avec Omensight, un jeu d'action mâtinée d'une couche RPG, où l'on va incarner La Messagère, une guerrière céleste qui va assister à la fin du monde et va devoir enquêter à ce propos, en revivant en boucle le jour de l'apocalypse.
Pour ceux ayant joué à la précédente production du studio, vous serez en terrain connu. Le jeu reprend en grande partie le système de Stories, à savoir : divers embranchements dans l'histoire qui forceront le joueur à rejouer la partie différemment pour découvrir toutes les péripéties possibles. Petite nuance toutefois, là où les aventures du renard permettait de voir différentes fins, la fin de Omensight reste sensiblement la même à chaque partie : la fin du monde. A chaque fin de journée, on fera avancer l'enquête de La Messagère pour voir qui est responsable, à cause de qui/quoi et pourquoi c'est arrivé. Après chaque journée, on sera amené dans un endroit mystique où l'on consultera une sorcière et sa boule pour compléter la frise chronologique et la page d'indices à disposition. J'aurais personnellement aimé que le système développé par le studio soit davantage exploité et approfondi. Ici, la prise de risque est minime... mais ça reste toutefois intéressant, la narration étant bien fichue.
En sus de la sorcière, la place mystique où l'on se retrouve après chaque journée aura quelques autres fonctions : dépense de nos points d'expérience accumulés en se battant et en remplissant quelques objectifs (ne pas mourir, finir en moins de X minutes l'aventure, réaliser un combo de Y mouvements...). On débloquera des compétences à chaque niveau gagné et on pourra améliorer ces dernières en dépensant la monnaie du jeu, des cristaux bleus obtenus en détruisant certains objets du décor ou en réalisant des combos variés à coup d'attaques légères, lourdes et esquives ! Rien de bien révolutionnaire donc. De plus, notre personnage devient vite un monstre de puissance grâce à des capacités totalement craquées. Tir mystique qui tue presque toutes les cibles en un coup, temps ralenti pendant plusieurs secondes...
En dehors des boss, on sera rarement pris à défaut par les ennemis. Ces derniers sont extrêmement lents, et le système d'esquive est assez permissif pour éviter les coups sans trop de mal. Le système de combat reste toutefois bien fichu et jouissif, on sent la puissance de notre avatar grandir à vue d’œil, et même si rien ne peut nous résister, on apprécie de pouvoir déchaîner cette puissance dans les quelques environnements du jeu.
En parlant d'environnements du jeu, c'est l'un des reproches que l'on peut faire au jeu. Ces derniers sont peu nombreux et très fermés, et même si les variations sont agréables à parcourir, la répétitivité se fera vite sentir. Il y a en tout 5 environnements, disposant chacun de variations liées au moment de la journée (l'aube, la journée et le crépuscule/nuit). Le travail effectué sur chaque lieu est extrêmement soigné et on va pendant les premières heures être comblé artistiquement par ce que le titre nous offre (surtout avec les musiques de fond qui sont, elles aussi, très jolies à écouter). La patte artistique est superbe, et on ne pourra que pester face à une technique défaillante sur Switch. En mode TV, le jeu est très beau mais parfois peu jouable, la faute à un framerate très instable (en particulier dans la Forêt Pourpre) et à des "micro" chargements intempestifs. En mode portable, c'est légèrement plus fluide, mais un effet de flou désagréable est présent en permanence... J'espère qu'un prochain patch corrigera cela, vu que je ne semble pas être le seul à remonter ce souci (non présent sur la version PC que j'ai pu essayer). Autre tare technique : le jeu plante très souvent lorsqu'on sort la console de veille, ce qui oblige à recommencer à la dernière sauvegarde. Heureusement qu'elles se font automatiquement et assez fréquemment.
Omensight : Definitive Edition est néanmoins une bonne pioche. L'histoire ainsi narrée est agréable à suivre, le jeu est très beau et accompagné par une BO superbe, et le système de combat est jouissif bien que répétitif (l'histoire "complète" se boucle en moins de 10 heures, ce qui limite l'effet lassant) . Un sentiment qui est renforcé par le principe même du jeu qui force le joueur à refaire les mêmes "niveaux" pour avancer. Difficile toutefois, en l'état, de le recommander sur la portable de Nintendo. Préférez plutôt la version PS4 ou PC :