Mittelborg – La cité pas si magique
Je l’avoue, j’ai tout de suite été emballé par les promesses de Mittleborg. Les développeurs nous promettent un jeu de stratégie et de survie roguelike, et le trailer nous fait visiter les rues de la cité mythique de Mittelborg à travers une direction artistique très proche de Darkest Dungeons. C’est donc avec impatience que je me suis lancé dans l’aventure, espérant découvrir les secrets et méandres de la fameuses cité des mages.
Tu as vu mes belles mécaniques ?
Mittelborg: City of Mages est donc un jeu de gestion d’une cité légendaire, centre de l’univers. La cité est divisée en trois quartiers: la Legio, le quartier chargé de protéger militairement la cité, l’Aegis, le quartier chargé de protéger la cité des tempêtes magiques, et l’Adventum, le quartier chargé de convertir les vents de l’univers en éther, votre ressource principale.
Vous disposez au début de trois mages qui peuvent être assignés à l’un ou l’autre quartier pour augmenter leur efficacité L’éther, quant à lui, est dépensé afin de d’abord réparer vos défenses, ensuite d’améliorer les quartiers et d'accéder à des nouvelles options, comme un marchand de potions ou un musée pour artefact, par exemple. Contrairement à ce que la page du jeu pourrait laisser penser, on est ici sur du très classique, vu et archi-revu.
En plus d’améliorer un quartier, vos mages peuvent être envoyés en expédition dans des mondes sauvages et dangereux pour en ramener divers objets tels que des potions ou des objets-clés pour certains événements. Le caractère aléatoire des récompenses rend le tout fort peu intéressant, malgré un semblant de background pour chaque monde.
Hold the door!
Une fois la gestion de la cité terminée arrive la nuit, durant laquelle vous allez serrer les fesses pour que vos défenses tiennent.
Comme vu précédemment, les attaques et tempêtes sont d’abord encaissées par les différents quartiers. Une fois les défenses de ces quartiers tombées, c’est l’Arbre-Monde qui prendra des dégâts. Dussent ses points de vie arriver à zéro, vous perdrez la partie et votre belle cité.
Le problème est que cette phase est complètement aléatoire et qu’il est impossible de prédire quelle partie de votre cité va être attaquée. Et même si c’était le cas, il m’est arrivé de subir 4 attaques militaires d’affilée sur la même nuit, la première faisant tomber mes défenses, et les suivantes détruisant l’Arbre-Monde sans que je ne puisse rien faire, alors que mon quartier était amélioré et soutenu par deux mages. C’est excessivement frustrant, et cela est la raison de 75% des mes défaites sur le jeu.
Pilule rouge ou pilule bleue ?
Les événements spéciaux, quant à eux, sont des situations diverses face auxquelles vous devrez faire un choix. Un PNJ viendra vous poser un dilemme et vous aurez quatre choix possibles (dont l’un est bloqué si vous ne possédez pas le bon objet). Accepterez-vous ces Gnolls au sein de votre cité, malgré leur propension au Chaos? Un incendie s’est déclaré, sauverez-vous les quartiers résidentiels ou le palais? Si l’idée est intéressante, les résultats sont rarement en votre faveur et un gros rééquilibrage est nécessaire. Non seulement les récompenses sont bien moindres que les conséquences d’un échec - une bonne réponse vous donnera deux ou trois Aether (quand vous en gagnez plus de 50 par jour), tandis qu’un échec supprimera purement et simplement un des précieux objets de votre inventaire - mais en plus, la traduction anglaise semble complètement aléatoire et les conséquences ne correspondent pas du tout avec vos réponses. Un exemple simple : j’ai décidé de me débarrasser d'un œil de géant en le jetant dans les abysses, et pourtant le géant auquel appartenait cet œil est arrivé en ville et est devenu un mage à mon service...
Ces deux problèmes transforment l’idée au début intéressante en une sorte de roulette russe à laquelle vous finirez toujours perdant.
Et le roguelike dans tout ça ?
Votre Arbre-Monde a été détruit par 3 attaques de suite que vous ne pouviez pas défendre? Cela veut dire que vous êtes mort. Game Over, retour au menu principal. Vous pouvez cependant continuer votre partie et reprendre une ville depuis le début et deux choses seront conservées :
- Vos succès, qui donnent des avantages passifs à votre ville.
- L’avancement du scénario général.
Parce que oui, il existe une histoire dans ce jeu, une histoire de chaos, de monde qui s’écroule et d’étranges prophéties. Simplement, à l’heure où est rédigée cette review, il est impossible de lire les différents journaux qui racontent cette histoire. Nul doute que les développeurs corrigeront cela au plus tôt, mais c’est à souligner tout de même. Progresser dans l’histoire requiert de réaliser plusieurs quêtes, aux intitulés pas toujours très clairs. Ainsi, impossible de comprendre ce que je dois faire pour “Evacuate all mages from the city”, puisque aucune option ne m’est donnée pour le faire. L’absence de HUD permettant de suivre les quêtes sans passer par plusieurs menus à l’apparence austère n’aide en rien l’envie de découvrir ce monde.
Everyday is exactly the same.
Et on entre là finalement dans le plus gros problème de Mittelborg: très rapidement, la monotonie s’installe et, passée la découverte initiale, on s’ennuie très rapidement. Aucune animation, aucun changement de musique ou de décor ne vient briser cette monotonie. Si la cité en elle-même est très jolie et les trop rares artwork visibles pour les événements spéciaux sont sublimes, on se lasse rapidement puisqu’ils trop peu nombreux. Les défaites et la nécessité de recommencer depuis le début sans que rien ne change réellement font décrocher du jeu très rapidement.
Conclusion
Le test peut paraître un peu dur, mais en l’état, je ne pourrais décemment pas recommander Mittelborg. Il s’agit des prémices d’une early acess, les premiers balbutiements d’un jeu qui ,actuellement, ferait un très mauvais jeu mobile… et donc un jeu PC à éviter. Cependant, les développeurs ont beaucoup de projets et je n’ai aucun doute que les quelques bugs et soucis d’équilibrage seront corrigés au plus vite. Mais il reste malgré tout beaucoup de travail également sur la forme, non pas pour en faire un jeu d’anthologie, mais au moins un chouette petit jeu de gestion avec un univers intéressant.