Iris.Fall – Théâtre d’ombres et de lumières

"Best Quality of Art 2018", "Best Adventure Indie Playground", "Excellent in Visual Art" ou encore "Artistic Communication Awards", NEXT Studios, développeur et éditeur d'Iris.Fall, joue le fanfaron, et il aurait tort de s'en priver ! Dès son trailer d'annonce, le titre se pare de ses couleurs monochromatiques et va nous faire visiter un théâtre étrange, rempli d'énigmes et de mini-jeux à braver pour progresser et comprendre l'histoire qui lie la petite fille que l'on incarne, et ce lieu bizarre. Voyons voir ce que le jeu propose sous cet habillage artistique qui détonne.

Les petites cinématiques sont très belles à voir

L'aventure débute par un cauchemar qui va provoquer le réveil de notre protagoniste, une petite fille qui va apercevoir un chat noir la fixant un bref instant avant de s'enfuir. Téméraire, cette dernière va suivre l'animal jusqu'à un vieux théâtre dans lequel le chat s'engouffre. Vu la tête de la bâtisse, j'aurais personnellement fait demi-tour rapidement, mais la jeune fille semble plus brave que moi et s'engouffre dans le bâtiment pour y retrouver le félin. Ce dernier vous attendra sagement, devant un escalier infranchissable... du moins, en théorie. Nous allons rapidement voir l'animal frôler un livre avec sa patte. Son enveloppe corporelle disparaît, mais son ombre se retrouve sur le mur éclairé. Chanceux qu'il est, un objet projette l'ombre adéquate pour franchir l'escalier brisé jusqu'à un autre bouquin qui fait disparaître l'ombre et fait réapparaître le corps de notre ami à 4 pattes.

Une énigme parmi tant d'autres

Afin de sortir de ce théâtre étrange, nous n'aurons pas d'autres choix que de suivre le chat dans chacune des pièces de la bâtisse. Chaque pièce contiendra un certain nombre de puzzles, où il sera nécessaire de jouer avec la lumière et les ombres. Poser un objet là, déplacer une planche via un mécanisme, approcher un objet de la source lumineuse pour le grossir, et inversement. Comme tout bon puzzle-game, chaque chapitre augmentera la difficulté des énigmes. Les 3 premiers chapitres font office d'introduction pour comprendre les différents principes du jeu. ensuite, les niveaux s'étendront, seront divisés en plusieurs pièces, demanderont un poil plus de logique, mais ne deviendront jamais trop complexes. C'est d'ailleurs un des points regrettables, le jeu ne devient jamais trop compliqué et laisse les amateurs de puzzle-game sur leur faim. Les 8 chapitres du jeu se font très (trop ?) rapidement. Après 2h30 de jeu, je voyais déjà le générique de fin. Et pourtant, j'ai buté sur 2 énigmes. Une en plein milieu du jeu, qui m'a pris 15 minutes, et l'avant-dernier puzzle qui m'a fait légèrement grincer des dents. Pas tant par sa difficulté, mais à cause des déplacements saugrenus de notre personnage.

Certaines scènes sont assez dérangeantes !

Car oui, bien que le jeu brille par sa direction artistique léchée, il ne brillera pas par sa technique. Iris.Fall est bien optimisé, pas de soucis à ce niveau, mais la caméra fixe gêne parfois la lisibilité, et les collisions sont souvent frustrantes . L'environnement 3D est assez mal fichu, et le jeu attend vraiment une position précise pour permettre à l'enfant d'avancer, il n'est pas rare de se manger un mur invisible alors que l'on semble pourtant au bon endroit pour emprunter le chemin. Le tout reste jouable, bien entendu, mais ça reste dommageable.

La direction artistique du jeu reste une de ses grandes forces

Que dire au final de ce Iris.Fall ? Que c'est un puzzle-game sympathique, assurément. Qu'il est très joli à regarder ? Sans l'ombre d'un doute. Que le concept est bien exploité ? Oui... c'est correctement exploité, mais le titre aurait gagné à être plus profond, plus long. Le concept de puzzle-game qui joue avec l'ombre et la lumière a déjà été exploré par Contrast, mais il souffrait du même défaut, un concept effleuré, mais pas suffisamment exploité. Le titre de l'équipe chinoise fait la même bourde. Il ne va pas plus loin, il ne prend pas le temps de se poser et de faire travailler nos méninges plus que de raison. Le prix du ticket d'entrée reste honnête. Difficile de faire la fine-bouche à 12,49€. J'espère toutefois un petit suivi des développeurs, pour ajouter quelques niveaux, ou, si le droit de rêver m'est permis, pour ajouter un éditeur de niveaux !