The Gardens Between – Chaque chose en son temps

The Gardens Between est un jeu de puzzle et de réflexion qui prend place dans un univers onirique et apaisant. The Voxel Agents, qui développe d’ordinaire des jeux mobiles, signe là son premier jeu PC/console. Une arrivée tout en douceur sur les écrans de salon.

Je vous parle d’un temps…

The Gardens Between nous plonge dans les souvenirs de deux jeunes adolescents, Arina et Frendt. Amis de longue date, ils nous transportent dans une vision poétique de leurs souvenirs d’enfants. Sous forme d’îles, différents lieux se dressent au beau milieu d’une mer brumeuse et enveloppante. Chacune de ces îles est composée à la fois de matériaux naturels et d’éléments nous permettant de faire le lien avec un endroit particulier lié à leurs aventures d’enfants. Des jeux de jardin au bureau de papa, en passant par le Museum d’histoire naturelle, les décors retracent les aventures des deux amis, non sans créer chez le joueur une pointe de nostalgie.

Finaliste et lauréat de plusieurs concours et festivals de jeux indépendants, The Gardens Between s’impose particulièrement par une direction artistique forte et apaisante. Tant au niveau graphique, qu’au niveau sonore, tout est fait pour vous détendre et vous transporter dans l’univers muet d’Arina et Frendt.

Le design, bien qu’épuré, est splendide et on sent que chaque détail est maîtrisé : du choix de la palette de couleurs de chaque île, à la météo qui varie en fonction du souvenir et qui nous transporte d’une atmosphère calme et resplendissante de lumière à un souvenir agité par l’orage.

De la douce nostalgie en nuage de coton aux moments de grisaille, l’analogie fonctionne.

Be kind, rewind

Pendant les premières minutes d’aventure, le gameplay de The Gardens Between peut être déstabilisant. A première vue, le jeu fait penser à un platformer dans un environnement tournant à 360 degrés, proche du désormais classique « Fez ». Je me suis donc engagée dans le jeu avec cette pensée. Mais que nenni ! Plutôt que de diriger les personnages, vous serez amenés à diriger le temps. Oui : le temps. Rien que ça !

Le chemin des personnages est déjà tracé, mais il ne tiendra qu’à vous de leur permettre de l’emprunter grâce aux allers-retours temporels et un peu de logique. Votre but est de parvenir en fin de niveau avec un orbe de lumière en main, afin de débloquer le voyage vers l’île suivante. En interagissant au moment favorable sur les bons éléments de décors, vous libérerez alors le passage de Frendt et Arina.

Les puzzles, dont la difficulté grandit au fil des niveaux, restent toutefois à la portée de tous, tout comme les commandes : deux directions et un bouton d’action suffisent à mener le jeu à son terme. Même si certains pourraient préférer être un peu plus challengés, cette simplicité permet de savourer l’histoire et surtout l’ambiance du jeu sans frustration.

Malheureusement, le jeu comprenant à peine une vingtaine de niveaux, je ne pourrai pas plus m'étendre sur l'histoire et les énigmes, de peur de vous gâcher un moment plaisant en compagnie de ces deux jeunes amis. Je ne peux donc que vous conseiller de prendre deux heures de votre temps pour voyager d'île en île en leur compagnie.

En conclusion

J’ai passé un agréable moment sur The Gardens Between. Le jeu profite d’une direction artistique à tomber et parfaitement soignée à laquelle j’ai immédiatement accroché. Le gameplay est simple mais fonctionne à merveille avec l’ambiance générale éthérée. Le scénario, même s’il est court, est bien présent, authentique et très touchant : Arina et Frendt partagent un peu de leur bulle avec nous, et titillent notre sensibilité. Je regrette cependant la durée de vie du jeu : un peu moins de deux heures pour une vingtaine d'euros. D’un autre côté, le scénario est bouclé en ce laps de temps, sans superflu, et le risque d’un jeu plus long aurait sans doute été de lasser le joueur à cause d’une certaine répétitivité. En bref : un jeu simple, beau, et efficace qui nourrira votre enfant intérieur pour le même temps qu’un bon film.