Pathfinder : Kingmaker – Au service de sa majesté
Pathfinder: Kingmaker est un RPG oldschool en 3D isométrique adapté du jeu de rôle papier du même nom. Crowdfundé avec un énorme succès par le studio Owlcat Games, il se place dans la lignée des bons vieux Arcanum ou Baldur’s Gate. Les joueurs PC de la fin des années 90 retrouveront avec nostalgie l’univers fantastique et les mécaniques de ces classiques du jeu de rôle.
Bienvenue en Numérie
En tant que futur héros, votre quête commence dans le palais de Dame Jamandi Aldori, maîtresse des épées, qui a réuni en ce lieu tous les valeureux combattants qui ont bien voulu répondre présents. La tâche est claire : vous devez récupérer la main sur les Terres Volées. Celles-ci sont actuellement sous le joug d’un homme qui se fait appeler « le Seigneur Cerf » et, en tant que suzeraine, Dame Jamandi ne semble pas apprécier la façon dont cet individu a mis la main sur cette partie du royaume. Ni ses actions, d’ailleurs.
Pour mener à bien cette quête, vous serez accompagné d’un groupe de fiers combattants. Certains se joindront à vous dès le début de l’aventure, et vous devrez, vous-même, recruter les suivants. Mais vous ne le ferez pas gratuitement, ça non ! La personne qui parviendra à reprendre le contrôle des Terres Volées sera proclamée baron ou baronne des lieux. Après avoir donné quelques instructions supplémentaires, la maîtresse des épées vous invite, dans sa grande bonté, à vous installer pour la nuit afin de prendre des forces.
Evidemment, si vous êtes un minimum joueur de RPG, vous vous doutez que rien ne va se passer comme prévu et vous serez donc plongé au cœur de l’action bien plus tôt que vous ne l’auriez pensé. Une attaque nocturne du palais révèle d’ores et déjà la sournoiserie de certains appelés. Vous vous chargerez, bien entendu, d'éliminer la vermine (et pourquoi pas, de fouiller un coffre ou deux).
Une fois le problème réglé, et à compter de votre départ du château, vous aurez alors trois mois pour régler son compte au seigneur Cerf. Passé ce délai, votre aventure n’aura servi à rien.
Un CRPG dans toute sa complexité
Comme ses grands-frères, Pathfinder : Kingmaker peut se targuer d’être extrêmement dense et riche, autant du côté du scénario principal, que des quêtes secondaires ou encore au niveau de la création et gestion de personnages et des arbres de classes et compétences.
Parlons-en un peu, justement ! Le choix de votre personnage de base, de sa race, sa classe et son alignement, auront tendance à donner une direction à votre jeu, dès le départ. Si vous comptez mettre le royaume à feu et à sang, il serait contre-productif de s’engager dans l’aventure avec un avatar loyal-bon. Si cette partie ne vous intéresse pas, vous pouvez évidemment choisir un personnage prédéfini.
En revanche, pour ceux qui, comme moi, aiment façonner leur personnage jusque dans les moindres détails, vous allez vous régaler. Ceci étant dit, si vous comptez tout apprendre de chaque race et chaque classe avant de faire votre choix, autant vous prévenir : vous aurez besoin d’un bon café avant, tant leur nombre est impressionnant. La qualité de la traduction française est d’ailleurs fort appréciable dès l’écran de personnalisation.
Vous aurez donc à choisir un avatar, personnaliser son apparence in-game (le choix du portrait, par contre, est plutôt restreint), choisir sa race, ses compétences, ses talents, sa classe…et bien entendu : son alignement. Deux choses sont à prendre en compte ici :
- Vous pourrez, en dépensant vos points d’XP, multiplier les classes. Vous ne serez pas obligé de choisir entre le guerrier et le magicien. Dans Pathfinder : Kingmaker, vous pouvez être les deux ! En fait, je pense que vous pouvez cumuler autant de classes que vous le souhaitez, au fur et à mesure de vos gains d’expérience. A vous de voir si vous préférez un personnage aux multiples talents, ou un personnage plus spécialisé. Pour ma part, j’ai fait le choix d’une « guerrière-barbare-chien enragé » : tout dans la finesse !
- Deuxième chose : dans Pathfinder : Kingmaker, vos choix d’action, mais aussi vos choix de dialogue, ont une grande importance et peuvent influer sur votre alignement tout au long de l’aventure. De même, certains choix de dialogues nécessiteront un alignement spécifique pour être débloqués. En tant que Chaotique mauvais, vous ne pourrez pas tout à coup choisir une réponse qui correspond à un Loyal Bon. Mais ne vous inquiétez pas, vos compagnons seront là pour vous conseiller et influencer vos réponses !
Autre bon point : une pléthore d’options vous attend pour vous proposer la meilleure expérience de jeu possible en fonction de vos préférences. Tout est personnalisable, tant au niveau de la difficulté globale, que les options d’affichage, de gestion du royaume ou des personnages. De plus, vous pourrez modifier ces options à tout moment pendant le jeu, selon l’envie.
Enfin, au niveau des combats, Pathfinder: Kingmaker propose des affrontements en temps réel, qui reprennent la notion « d’initiative » des jeux de rôles papiers et détermineront à l’avance l’ordre d’attaque de vos personnages et des ennemis. Au départ, les choses seront assez aisées et vous n’aurez pas forcément besoin d’assigner des tâches à chaque compagnon. Au fil du temps, cela deviendra nécessaire, et heureusement, vous pourrez mettre en pause à tout moment durant le combat pour donner les ordres à votre équipe.
En fouillant un peu, vous remarquerez que vous avez plusieurs catégories d'objets utilisables en combats. Il y a, bien sûr, les armes de mêlée et de distance. Chaque personnage peut être équipé de huit armes au maximum. Cela vous permettra de passer rapidement d'un style de combat à l'autre. Vous aurez également vos dons naturels, souvent liés à votre classe, ainsi que des pouvoirs appris par vos prêtres et magiciens. Enfin, vous pouvez transporter jusqu'à quatre objets à la ceinture pour une utilisation rapide.
Derrière le guerrier, le stratège
L’attaque bourrine et pas subtile du tout, ça peut fonctionner un certain temps. Mais, dans Pathfinder: Kingmaker, il vous faudra rapidement envisager le combat que vous menez sous un autre angle. Plus qu’un combattant, vous devrez rapidement devenir un stratège pour remporter vos combats et étendre votre baronnie.
« Qui revendique une terre, revendique également sa douleur et sa mort » - Prophète fou
Après avoir mené votre premier gros combat, de nouvelles mécaniques de jeux se mettent en place et donnent à Pathfinder: Kingmaker un aspect beaucoup plus stratégique. En tant que baron, ou baronne, vous devrez alors évoluer dans un monde de complots politiques et régner sur vos terres, tel le leader que le peuple attendait tant. Autant vous dire que, puisqu’il vous a accueillis en héros, il fonde beaucoup d’espoirs en vous, et le moindre faux-pas risquerait de le décevoir. Vraiment.
A vous donc de respecter votre planning, de faire les bonnes alliances, de défendre votre peuple des attaques extérieures et de placer vos généraux sur les bonnes missions. La tâche ne sera pas aisée mais toute la Numérie compte sur vous !
En conclusion
Pathfinder: Kingmaker est tout ce qu’on peut attendre d’un RPG classique. Et même plus. Même si le didacticiel manque parfois un peu d’indications (notamment sur l’utilisation des objets), le Studio OwlCat reprend tous les codes qui ont fait le succès des classiques du genre. L’univers est très dense et demandera un certain investissement de la part du joueur, mais c’est ce qui en fait aussi toute la richesse. Des centaines d’armes, accessoires, parchemins et compagnons vous attendent dans un monde fantasy où tous les choix sont vôtres. Immersif et addictif, on se sent à la fois dans un bon jeu et dans un bon bouquin.
En bref, Pathfinder est un jeu qui nous donne envie de courir sur fond de musique épique à travers les plaines, la cape au vent et l’épée à la main.
Pathfinder: Kingmaker est disponible sur Steam depuis le 25 septembre 2018. Les mises à jours sont fréquentes et des DLC sont à prévoir dans les mois à venir.