Prey: Mooncrash – Survivrez-vous à la simulation ?
Prey: Mooncrash est l'une des annonces surprises de cet E3 2018, un ajout de contenu sitôt annoncé, sitôt sorti pour le FPS d'horreur Prey d'Arkane Studios, sorti le 5 mai 2017. Plus qu'un simple DLC, Mooncrash aurait pu être considéré comme un jeu indépendant, il ne nécessite pas d'avoir joué au jeu initial que je n'ai d'ailleurs pour ma part pas encore découvert, les aperçus (premier et second) ayant à l'époque été réalisés par Aayla. Je donnerai donc ici un aperçu avec un regard totalement neuf et sans comparaison avec Prey.
Cette indépendance se marque s'il le fallait dès l'interface avec un onglet spécial qui, une fois sélectionné, change l'ambiance des menus.
Histoire
Nous incarnons Peter, un pirate informatique stationné dans un satellite espion en orbite autour de la base lunaire de Pythéas peu après les événements du jeu principal. Engagé par KASMA Corp, la grande rivale de TranStar à qui appartient le complexe, Peter a comme mission de récupérer tous les secrets perdus de la base. Via un casque de réalité virtuelle, il part s'infiltrer sur place dans la peau de certains des membres d'équipage dans une simulation plus vraie que nature.
Une fois sur place, il n'y a pas de scénario à proprement parler même si chaque membre d'équipe a un objectif histoire à accomplir, mais il existe des écrans d'ordinateurs, des notes manuscrites ou des journaux audios des habitants de la base. Toutes ces bribes racontent indirectement un pan d'histoire de leurs anciens possesseurs et les terribles événements survenus dans la base.
Ces ordinateurs sont également l'un des principaux moyens d'obtenir des informations utiles, comme récupérer la carte de la zone où l'on se trouve ou encore la localisation des cadavres des membres d'équipage.
D'autres écrans permettent de localiser les Mimics du secteur ou encore de changer la musique d'ambiance !
Premiers pas
La premier personnage incarné est Andrius Alekna, un "volontaire" avec très peu de points de vie compensés pas une grande quantité de points de PSI. De base, il n'a aucune arme et, bien sûr, son pouvoir coûte relativement cher en PSI, sans compter qu'il a un délai de rechargement qui l'empêche de l'utiliser en boucle. Je débarque dans la base lunaire, je fais quelques pas... et je meurs à cause d'un Mimic supérieur transformé en carton de déménagement.
Je relance la simulation après cette contre-performance qui m'offre un pitoyable score de 200 points de simulation, bien décidée à ne pas me laisser avoir par des bestioles qui se métamorphosent en objets du quotidien et je réussis à récupérer ma première arme, une clé à griffe. Ce n'est pas optimal, qu'importe, je vais au contact, je traverse le cratère, puis je me perds dans la base et je trouve enfin quelque chose de bien plus efficace, un pistolet silencieux. Sauf que les balles viennent vite à manquer, surtout après avoir vidé mon chargeur contre un requin lunaire, et je me retrouve obligée de repasser à mon outil initial. Après plusieurs frayeurs, beaucoup de course, une quantité impressionnante de boites fouillées, c'est une réussite, j'arrive in extremis au module d'évacuation avec presque plus de vie !
Mais ce n'est que le début car l'objectif final consiste à débloquer les cinq personnages jouables et à tous les faire s'échapper de la base en une seule simulation, sans la réinitialiser entre... Plus facile à dire qu'à faire ! Ce premier pas vers la réussite est récompensé par un gros paquet de points de simulation qui vont me permettre de repartir avec de meilleures bases pour mon prochain essai.
Survie
Vous l'aurez compris, il y a trois jauges à surveiller pour survivre, qui sont constamment affichées en bas à gauche de l'écran : les points de vie, l'état de la combinaison et les points de PSI. Toutes ces jauges peuvent être remontées avec des objets spécifiques :
- points de vie : nourriture, boisson ou kit de soin. Pour traiter certains styles de blessures, il faut également des médicaments ou des fournitures spéciales : brûlure, hémorragie, fracture... Tant que la blessure n'est pas traitée, le personnage subit des malus (vie maximale diminuée, perte de points de vie en sautant ou en sprintant...)
- état de la combinaison : kit de réparation.
- points de PSI : hypo PSI.
En complément, pour remonter ces jauges, il existe des stations avec des drones déployables. La machine semble rester présente dans le monde sans délai, ce qui offre un très bon endroit où revenir en cas de mauvaise rencontre.
Si la vie tombe à zéro, le personnage meurt, il sera remplacé par un fantôme s'il ne porte pas la puce adéquate. Ensuite, si on a encore des personnages, on repart avec lui au même endroit où le personnage est mort. Si on n'a plus de personnages, alors il n'y a plus qu'à réinitialiser la simulation pour retenter.
Progression et Objectifs
L'amélioration du personnage s'effectue par le biais de puces installées dans l'armure et de neuromods qui donnent les capacités, tous les deux à trouver dans le monde. Les puces sont perdues après la mort mais, une fois trouvées, elles pourront être rachetées contre des points de simulation, tout comme les armes et toutes les pièces d'équipement un peu spéciales. Les neuromods eux par contre persistent sans aucun coût.
D'une simulation à l'autre sont conservés tous les plans, ainsi que les mots de passe et les objectifs effectués. Inutile donc de repartir fouiller chaque recoin à chaque tentative, ce qui permet de se focaliser sur une des tâches demandée par ses patrons. Et heureusement, car il y en a beaucoup et tout accomplir en une seule simulation relève de l'impossible.
Aucun essai n'est totalement vain grâce aux points de simulation acquis après une évacuation réussie ou la mort, monnaie pour acheter de l'équipement et des puces pour chaque personnage avant qu'il ne rejoigne la simulation. Démarrer avec un pistolet et plusieurs chargeurs change vraiment les chances de survie, croyez moi ! Il faut par contre savoir être économe, les points de simulation se gagnent relativement facilement mais ils ne sont pas non plus infinis, surtout qu'une partie liée aux découvertes réalisées, plans ou corps des membres de l'équipage, ne se gagne qu'une fois. Il faut donc trouver le juste milieu entre survie et retour sur l'investissement.
Afin d'atteindre l'objectif final de s'échapper avec tous les personnages, il faut les débloquer. L'ingénieur est donné après s'être échappé avec le volontaire mais, pour l'agent de sécurité, il faut auparavant retrouver son corps tout en haut du poste de lancement de la navette. Je n'ai pas encore débloqué les deux restants, mais les conditions de déblocage sont indiquées précisément, donc tout est clair, il faut juste que je m'y mette !
Chaque personnage a également ses propres quêtes avec un objectif histoire à réaliser qui nécessite de s'enfoncer dans des espaces que l'on ne voudrait pas forcément visiter de la base lunaire. A noter que cet objectif ne se débloque pas tout de suite donc, dans tous les cas, il faudra en accomplir plusieurs avec chaque personnage.
Il y a donc énormément à faire pour atteindre tous les objectifs et progresser dans la mission de KASMA Corp.
Collecte et artisanat
Le monde est rempli de conteneurs, de boites, de placards et de tiroirs à fouiller et malheureusement aussi de corps et d'objets abandonnés par les habitants dans leur hâte de tenter de sauver leur vie. Autant d'opportunités de trouver des objets utiles.
Et d'autres moins utiles car défectueux mais qui pourront tout autant être recyclés pour récupérer des matières premières et des pièces détachées. Grâce à tout ça, et à des plans également ramassés dans le monde, on peut créer ou réparer. Il faut bien sûr trouver les bonnes machines dans le complexe ou posséder la compétence affiliée qui permet de le faire à la volée. Comme je le disais plus haut, les plans fort heureusement persistent d'un essai à l'autre.
Par contre, dans la mesure où la simulation est partagée par tous les membres d'équipage, il faut bien prendre en compte que les objets une fois collectés, recyclés ou cassés sont perdus pour les suivants, d'autant plus que la mort est souvent violente et inattendue, ce qui ne laisse donc pas l'occasion de tranquillement poser son butin en sécurité. Ainsi, il ne faut pas épuiser les ressources avec le premier pour laisser les autres sans rien, d'autant plus que la simulation va peu à peu augmenter en difficulté.
Combat
Car ce qu'il y a le plus dans ce monde, ce sont les ennemis et je me rends vite compte que le pauvre Mimic qui m'a tuée au début est en vérité très nul, il a des tas de copains beaucoup plus méchants avec des capacités bien plus mortelles comme les télépathes, le requin lunaire ou encore celui avec les tentacules. En plus, ces monstres gagnent en puissance au fur et à mesure que le temps passe et qu'augmente le niveau de corruption de la simulation.
Il existe de rares objets qui ressemblent à un chronomètre pour faire reculer le niveau de corruption, rien qui ne puisse cependant la stopper. Tôt ou tard, la simulation deviendra trop compliquée et la mort frappera, il y a donc une notion d'efficacité à prendre en compte, d'autant plus si on désire sauver les cinq personnages sans que cela ne devienne infaisable pour le dernier.
Chose un petit peu agaçante, même si les objets ne sont pas remis à chaque personnage, une partie des ennemis eux réapparaissent dès qu'il y a chargement de zone ou arrivée d'un nouveau personnage.
Pour s'y opposer, on dispose de tout un arsenal d'armes et de gadgets : pistolet, fusil à pompe, arbalète qui lance des munitions en mousse (style Nerf), tourelles (laser et balistique), grenades (charge recyclante), pistolet à glue...
Conclusion
Un petit mot auparavant sur l'ambiance dont je n'ai pas encore parlé, elle est tout à la fois magnifique et glauque à souhait. Les clairs obscurs de la base lunaire saccagée offrent de superbes environnements avec des vues sur la Terre à couper le souffle. La musique et l'environnement sonore sont corrects, sans être géniaux, parfois même totalement inexistants. J'ai donc une bonne partie du temps joué sans le son sans que cela ne me pose souci (il y a tous les sous-titres qui vont bien pour ça).
Prey: Mooncrash offre une expérience très convaincante qui se suffit à elle-même. Comptez au moins une vingtaine d'heures pour terminer les tâches demandées à votre pirate informatique, sans doute un peu plus si vous voulez ouvrir chaque porte et trouver chaque corps de chaque membre d'équipage. Par contre, la rejouabilité n'est pas non plus infinie, la carte reste identique d'un essai à l'autre, comme la position des corps des membres d'équipement ou les pièces primordiales. Ce qui change, ce sont les objets trouvés, l'état des réserves ou encore les équipements en état. Et il n'y a pas d'histoire non plus réellement, de quêtes ou de scénarios, c'est avant tout du combat, de l'infiltration et de la survie.
A noter qu'à l'occasion de cette sortie, le jeu original s'est aussi doté d'un mode de difficulté histoire, pour découvrir plus tranquillement la trame et d'une option avec des fonctionnalités de survie qui incluent les traumatismes, la gestion de l'oxygène et la détérioration des armes. En complément, un mode Partie + se débloque une fois le jeu terminé pour redécouvrir l'aventure sous un nouveau jour.
Si vous possédez déjà le jeu de base, le DLC Mooncrash est vendu au prix de 19,99€, ce qui parait être un excellent rapport qualité/prix. Si non, vous pouvez acheter l'édition Prey: Digital Deluxe à 39,99€ qui comprend le jeu de base et Mooncrash. Dans les deux cas, vous profitez des différentes mises à jour prévues cet été avec notamment un mode multijoueur et l'arrivée de la réalité virtuelle.