Conan Exiles – Survivez et écrivez votre légende dans les Terres de l’Exil
Sorti le 8 mai après une longue phase d'accès anticipé débutée en juin 2016, Conan Exiles est enfin sorti officiellement même si cela ne change pas grand chose concrètement, le jeu continuera d'être tout autant mis à jour dans le futur et jouit déjà d'une communauté enthousiaste. Avant de passer aux choses sérieuses, je tiens à signaler que je ne suivais pas du tout l'actualité de ce jeu de survie en monde ouvert et que je n'ai jamais non plus joué au MMORPG Conan. C'est donc avec un regard tout à fait neuf, autant sur le jeu que l'univers, que je me suis lancée dans cette aventure.
Premiers pas
Deux possibilités existent pour jouer : soit en ligne sur des serveurs officiels ou non, soit en local avec sa propre partie. N'ayant pas (encore) d'amis qui jouaient au début de l'aventure, je me suis lancée en local avec un mode de difficulté au plus bas. Les deux sont similaires, arrivant avec les mêmes paramètres et la possibilité de configurer son monde pour qu'il corresponde exactement à ses attentes, avec l'option offerte d'en changer à tout moment en cours de partie directement depuis les paramètres du client (si on a les droits administrateurs).
La création du personnage met immédiatement dans l'ambiance sanglante de ce monde sans pitié : mon futur personnage se meurt sur une croix... Les possibilités sont nombreuses, autant du côté corporel que de l'univers (race, dieu...). La nudité est par défaut intégrale mais, si vous préférez, vous pourrez rajouter des sous-vêtements (paramètre qui s'étend aux autres joueurs, ce qui affiche/cache les parties intimes).
Une note est accrochée à mon ventre, personne ne doit me détacher. Cela n'arrête pas Conan (en personne !) qui abat ma croix, m'offre de l'eau, puis m'abandonne après un petit discours encourageant. Je me retrouve donc laissée à moi-même, perdue au milieu du désert, sans rien dans mes sacs, alors qu'il fait une chaleur à crever.
Il n'y a aucun tutoriel sur ce qu'il faut faire, ou ne pas faire dans les Terres de l'Exil, le jeu laisse la part belle à l'expérimentation. Malgré tout, je ne me suis à aucun moment sentie perdue grâce à une interface très claire, et notamment les panneaux qui, pour chaque machine d'artisanat, résument les actions de bases sur la droite, et au Périple des Exilés qui guide dans la progression avec des tâches à accomplir organisées par chapitres.
Même si c'est une source d'expérience non négligeable, monde ouvert oblige, il n'y a aucune obligation d'accomplir une tâche plutôt qu'une autre, mais cela m'est apparu comme une excellente façon d'indiquer les possibilités de gameplay sans être aussi restrictif que des quêtes qui n'ont pas forcément leur place dans un univers bac à sable.
Exploration
Le monde est gigantesque, avec de nombreuses zones mystérieuses à explorer et à découvrir, dont notamment des donjons et des boss extérieurs qui attendent les meilleurs joueurs en quête de défi. On débute tout au sud, dans le désert, avec l'objectif indirect de réussir à aller dans les neiges éternelles du nord jusqu'au terrible volcan, sans oublier la jungle qui occupe tout l'est de la carte. Mais c'est sans compter sur les monstres terribles qui rôdent et toutes les tribus barbares qui attaquent à vue.
Le combat est très simple, les compétences changent en fonction de l'arme portée, avec seulement deux actions : clic gauche pour l'attaque classique et clic droit pour une attaque chargée plus destructrice. Frapper autant que sprinter ou encore esquiver coûte de l'endurance, qu'il faut gérer avec parcimonie pour ne pas tomber à court et se retrouver sans défense. Il existe toute une panoplie d'armes différentes : épée, hache, dague, arc, orbe, explosif, pique...
L'équilibre des besoins basiques, faim et soif, peut très vite basculer à cause de la température et de la météo, avec de la pluie, de la neige et de mortelles tempêtes de sable qui nécessitent pour y survivre de porter un masque filtrant qui ne se crée qu'au niveau 30. Les plus petits niveaux n'auront pas d'autre choix que de surveiller les cieux pour courir chercher au plus vite un abri complet dès les premières bourrasques. Sur le même modèle, les contrées nordiques ne pourront être visitées qu'avec des habits chauds, demandant une haute compétence en couture.
L'escalade autant que la nage seront nécessaires pour passer les endroits difficiles d'accès, deux activités physiques qui consomment de l'endurance au personnage. Et si l'endurance tombe à zéro, le personnage tombe de sa falaise... pour ce qui peut être une chute mortelle.
Progression
En accomplissant des tâches, peu importe lesquelles (artisanat, récolte, construction, combat, exploration...), le personnage gagne de l'expérience qui lui faitt monter des niveaux, avec à la clé des points à répartir dans les aptitudes et les attributs. Les premières sont des recettes qui débloquent de nouvelles choses à créer, ce qui à chaque fois apporte un nouvel élément de gameplay : des armes, des stations d'artisanat, des éléments de construction, des vêtements... Comme les points sont limités, cela oblige vite à se spécialiser, notamment en ce qui concerne la création des armes, chaque style d'arme obligeant à investir dans une spécialité.
Les seconds augmentent les capacités intrinsèques du personnage avec des atouts à chaque palier des sept catégories. Bien sûr, plus on augmente une même catégorie, plus le coût est important, mais également plus l'atout sera utile.
Mais la progression la plus importante vient de l'équipement du personnage, et des choses créées. Pour prendre un exemple simple, récupérer du fer au début est compliqué, il n'y a qu'un tout petit peu de fer au centre de certains gisements de pierre, et la pioche en pierre ne récolte pas beaucoup de minerais dans les gisements ferreux qui se trouvent protégés par des ennemis difficiles à tuer avec des armes en pierre. Mais avec ce peu de minerai récolté en esquivant les ennemis, j'ai été en mesure de créer la pioche en fer, qui m'a alors permis de récolter beaucoup plus de minerai de fer, et de me créer mes dagues dans ce même métal. A partir de là, les ennemis qui sont dans cette zone sont devenus simples à éliminer, ce qui m'a alors laissé le champ libre aux filons, et à la possibilité de créer autant d'outils et d'armes en fer que je désirais (et de les réparer lorsqu'ils se brisent).
Et cela sans compter sur toutes les améliorations qui peuvent être apportées aux armes comme aux armures.
Construction
La construction est totalement libre, basée sur des carrés et des triangles de fondation, sur lesquels on rajoute des murs, puis des toits, avec plusieurs matériaux qui changent l'apparence, la durabilité et la résistance : grès, bois et pierre. Très vite, en pillant les ressources à proximité sur mon île très proche du départ, je réussis à me construire une bicoque simple.
Puis il y a de nouvelles machines d'artisanat avec des esclaves à accueillir et diverses autres installations à prendre en compte (fourneau, charpentier, armurier, feu de camp, tannerie, forge, meule, chaudron, pressoir, chaudron, nasse de pêche, champs...), ma maison gagne des extensions et devient une ferme prospère avec son propre autel au dieu et des ponts pour relier l'île à la terre ferme. Mais ce n'est que le début de ce qui deviendra un jour une forteresse sur plusieurs étages grâce aux monte-charges et aux ponts-levis que je viens d'apprendre à ériger.
En tout, ce sont environ 200 éléments constructibles, à agrémenter avec presque 300 meubles et objets divers.
Conclusion
J'ai joué sur des serveurs JcE, je n'ai donc pas expérimenté toute la composante JcJ du titre, avec des trébuchets et des mécaniques de siège avancées pour permettre à des armées de joueurs de s'affronter pour le contrôle de leurs bases. Mais Conan Exiles, c'est également :
- La Purge : un événement aléatoire au cours duquel des vagues d'ennemis attaquent bâtiments et joueurs.
- la possibilité d'incarner l'avatar de son dieu pour une courte période de sur-puissance.
- des voyages rapides jusqu'à une salle des cartes grâce à d'étranges obélisques répartis dans le monde.
- des peintures de guerre et des teintures pour personnaliser l'apparence de son personnage.
- la gestion d'esclaves qui augmentent la production ou défendent la base, avec la possibilité de les équiper d'armes et armures.
- 50 emotes, dont des danses, avec la possibilité de cuisiner et de mixer nourriture et boissons.
Proposant un contenu énorme qui ne fait que s'agrandir au fur et à mesure des découvertes, j'ai actuellement joué une quarantaine d'heures, ce qui m'a permis d'atteindre le niveau 30 (sur 60) et d'explorer un petit quart de la carte. Mais j'ai également perdu beaucoup de temps à expérimenter et à construire ma maison (et à reconstruire certaines parties pour tester toutes les possibilités), le tout en solo (ce qui forcément oblige à faire beaucoup d'allers-retours avec un inventaire limité). Conan Exiles se révèle un jeu excellent, avec des graphismes agréables et une ambiance parfaite que je conseille à tous les fans des jeux de survie, et même plus généralement à tous les joueurs avides de découvertes et d'aventure car la composante survie peut être adoucie en difficulté "Civilisé". La seule chose qui pourra gêner certains : la nudité et le traitement infligé aux autres humains (esclavagisme, cannibalisme, dépeçage...).
Vous pouvez trouver le jeu sur Steam à partir de 39,99€ :