Sorry, James – Dans la peau d’un hacker
Le développement de ce projet a débuté sous le nom de code "GR1D", un puzzle en 2D minimaliste avec des graphismes dans le style flat. Cette première itération est développée en deux mois environ à partir de décembre 2016. Mais le projet n'obtient pas son Greenlight après plus de 60 jours, remettant en question le concept même. Le studio Konstructors passe ensuite quelques mois difficiles sur des projets de jeux mobile qui n'aboutissent pas non plus avant de finalement revenir à ce projet de puzzle durant l'été 2017, désormais connu comme "Sorry, James", d'après le nom du protagoniste principal, James Garner.
James est un hacker, la quarantaine, travaillant pour une grosse société d'armements, Mantis Corp.. Son travail consiste à décrypter des fichiers de l'entreprise, une tâche rébarbative qu'il assure coincé derrière son ordinateur à l'interface vieillotte. Et c'est sans plus de transition que le jeu nous téléporte sur cette station de travail, derrière un écran légèrement flou, à devoir entrer un login et un mot de passe. Après quelques essais infructueux, je me rappelle l'étrange description du titre sur Steam... Mais bien sûr !
JAMES_GARNER zEiaQe@z1l3
J'entre ces informations dans l'interface et j'arrive sur mon bureau. Ma boss m'envoie un premier fichier à décrypter avec le mot de passe pour l'ouvrir.
J'entre ce code et c'est parti pour des puzzles. Le concept est très simple : le carré avec le chiffre indique le nombre de carrés blancs adjacents qui doivent être placés.
Après quelques grilles qui commencent à me faire mal aux yeux, je teste les menus supérieurs et, miracle, VFX ôte l'effet de flou désagréable. Du coup, le jeu en devient bien plus... clair ! Je vous conseille vraiment de l'utiliser au plus vite même si on ne peut que saluer la volonté de créer une atmosphère. Je n'ai pas prévu de porter des lunettes avant 40 ans !
Après avoir terminé le premier dossier, un deuxième dossier m'est envoyé, puis un troisième, avec à chaque fois une nouvelle liste de fichiers à décrypter.
Les grilles deviennent de plus en plus compliquées, introduisant des carrés noirs (il faut donc remplir la grille en appliquant à la fois le bon nombre de carrés blancs et de carrés noirs en fonction des indications aux carrés de couleurs correspondantes), des carrés qui tournent (avec des connexions à placer aux bons endroits pour atteindre le bon compte) ou encore des croix pour augmenter la portée (le compte continue dans toutes les directions de cette croix, permettant d'accumuler des points provenant de carrés sur plusieurs lignes ou colonnes).
Sur la fin, les puzzles deviennent réellement compliqués !
Ou encore trompeusement simples !
Chaque fichier décrypté est un fragment de conversation. Car James découvre rapidement qu'il ne travaille pas sur n'importe quels fichiers mais sur des discussions entre deux étrangers, une histoire d'amour sur fond de conspiration basée sur des personnages réels, des recherches psychologiques et des conversations de la vraie vie... ce qui en est d'autant plus glaçant. A noter qu'il n'y a aucune obligation de lire ces conversations si seul l'aspect puzzle vous intéresse, j'ai assez vite préféré enchaîner les résolutions des énigmes et laisser de côté ces échanges.
Avant de conclure, une note sur la musique et les sons d'ambiance, désactivables via le menu supérieur. Même s'ils sont accessoires, j'ai apprécié les bruitages, craquement d'ordinateurs, bruits indistincts, chuchotements, un véritable effort a été fait de ce côté afin de donner une impression supplémentaire de se trouver réellement dans ce bureau, chez Mantis, à décoder, encore et encore des fichiers.
Sorry, James est un petit jeu de puzzle, proposé à tout petit prix, qui offre une cinquantaine de puzzles pour 3 à 6 heures de décryptage. Un bon passe-temps qui séduira notamment les fans de Sudoku, avec un véritable effort fait sur l'interface et les sons d'ambiance pour créer une expérience immersive, ce que ne proposent pas souvent les jeux du genre.