Wolfenstein II: The New Colossus – Le nouveau colosse du FPS scénarisé

Suite à l'interview de Lubna Cecillon, productrice française de Wolfenstein II : The New Colossus et, après avoir fait le premier épisode The New Order et le prequel The Old Blood, j’avais vraiment hâte de connaitre la suite des aventures de B.J. Blazkowicz, de savoir comment il avait survécu au dénouement de The New Order et dans quel état.

Ayant découvert la série il y a seulement quelques mois, je n’ai pas eu longtemps à attendre The New Colossus, la suite directe de The New Order qui en reprend les mêmes bases. Cela reste donc un jeu d’action à la première personne avec beaucoup d’humour, de l’infiltration et un peu d’amour. Contrairement aux 2 premiers épisodes qui se focalisaient sur la situation en Europe, ici le jeu nous emmène au cœur d’une Amérique qui a perdu la guerre il y a 12 ans déjà, contrôlée par les nazis aidés, vous le verrez, de quelques collaborateurs locaux masqués avec de magnifiques capirotes blancs et pointus. Histoire haletante et gameplay au poil sont au programme.

Le Pitch

Dans Wolfenstein® II : The New Colossus, les joueurs incarneront B.J. Blazkowicz, dit « Blazko le Barjo », dernier espoir pour libérer l’humanité de l’empire nazi. Ils seront plongés au cœur d’une Amérique contrôlée par les nazis, avec pour objectif de rassembler les plus grands leaders de la résistance encore en vie. Grâce à l’exceptionnel moteur de jeu id Tech® 6, ils combattront les nazis dans des lieux emblématiques comme la petite ville de Roswell au Nouveau-Mexique, les bayous et les boulevards de La Nouvelle-Orléans ou le quartier de Manhattan détruit par un bombardement nucléaire. Les joueurs auront accès à tout un arsenal d’armes exceptionnelles, et pourront utiliser leurs nouvelles capacités face à des bataillons de soldats nazis augmentés et de super-soldats.

L’aspect uchronique (l’histoire revisitée avec des si, genre si l’Allemagne nazie avait gagné la guerre ou si Kennedy n’était pas mort assassiné, que se serait-il passé ?) joue à fond dans cet épisode sur les thèmes nazis dans l’Amérique des années 60 tant dans la musique que dans les décors ou les protagonistes rencontrés.

Après une introduction qui fait le lien entre The New Order et The New Colossus, entre le vieux monde et le nouveau monde à la sauce nazie, on est relativement vite (3h de jeu quand même) plongé dans cette nouvelle Amérique qui, heureusement, n'a pas existé, même si vous y reconnaîtrez quelques fléaux de l'humanité qui sévissent encore. Il vous faudra vous trouver de nouveaux alliés pour développer la résistance et, peut-être, envisager de planter une aiguille dans le pied de l'envahisseur.

Début de l'aventure : on reprend juste après The New Order

A la fin de l'épisode The New Order, on avait laissé notre personnage B.J. Blazkowicz en plein bombardement d'une forteresse ennemie au milieu des décombres et donc pas vraiment au meilleur endroit pour survivre. Pourtant, notre héros en réchappe et est secouru par ses amis à bord du sous-marin de la résistance.

Si vous n'avez pas fait The New Order, un bref résumé vous raconte toute l'histoire, vous donnant même l'occasion de refaire le choix de sauver, ou non, l'un de vos compagnons d'arme. Cela avait eu une incidence dans le premier opus et cela en aura toujours dans ce second. Vous pouvez donc en changer ou continuer dans la même histoire. De nombreuses cinématiques du jeu en seront changées. MachineGames n'a pas choisi la facilité de faire mourir l'un ou l'autre dès le début mais met en scène deux histoires distinctes et développe la vie de ces 2 compagnons aux côtés de B.J. Ainsi, vous devrez choisir si votre jeune compagnon américain Wyatt ou le plus aguerri pilote Fergus a survécu. J'avais choisi Wyatt la première fois, j'ai donc préféré continuer cette histoire. Cela m'a ainsi permis d'obtenir une arme exclusive, le Dieselkraftwerk, qui envoie des bombes collantes que l'on peut faire exploser à la demande et qui devient par la suite une arme de feu mortelle. Pour Fergus, ce sera le Laserkraftwerk une arme comme son nom l'indique basée sur la technologie laser. Une excellente idée.

Une deuxième partie dans un mode de difficulté plus élevé ou dans un mode de jeu différent (plus d'infiltration, moins de bourrinage ou inversement) pourra ainsi vous proposer des cinématiques différentes.

Tous les autres membres de la résistance rencontrés dans The New Order sont présents plus ou moins de temps (oui, la guerre tue). Anya, l'infirmière qui nous a sauvé dans le premier épisode et dont on est tombé amoureux, attend des jumeaux mais continue à se battre même enceinte (ces deux là étaient faits pour se rencontrer). On croise aussi plein de nouveaux compagnons charismatiques dont les voix en français, comme en anglais, sonnent parfaitement (moins pour le héros qui a changé de voix mais c'est pas si mal) et qui nous accompagneront tout le long de cette aventure. Chacun a son propre vécu et a été parfaitement développé dans cette aventure, un vrai plaisir.

Du côté des ennemis, Irene Engel (une des ennemis du premier) est montée en grade, s'est un peu réparé et voue une haine viscérale contre notre personnage. Et ça se comprend, vu qu'on a tué son chef adoré et son jeune amant blondinet. Et c'est elle qui nous met directement en danger dès les premières minutes, alors qu'on vient à peine de se réveiller du coma après quelques mois passés à l'infirmerie du sous-marin. Celui-ci est attaqué par une pieuvre volante géante, le vaisseau de Engel qui veut nous capturer pour faire de nous son trophée pour nous exhiber devant le peuple américain. Nous voilà donc en train de nous hisser péniblement dans un fauteuil roulant, en plein milieu de l'abordage. Une arme nous est tendu par un compagnon qui meurt peu après et nous laisse seul dans un sous-marin rempli de nazis.

Il est alors temps de partir combattre !

Un peu de Gameplay

Le reboot de la série Wolfenstein a gardé le gameplay principal du doom like : un FPS à la première personne avec une surcouche scénaristique. Dans ce deuxième numéro, Machinegames est allé, comme on vient de le voir, beaucoup plus loin dans l'histoire mais n'a pas laissé en reste le gameplay qui se voit agrémenté de mécaniques de RPG light mais plaisantes et suffisantes pour le genre, complétées de gameplay alternatifs (conduite de véhicules...) beaucoup plus nombreux.

Un jeu d'action à la première personne avec possibilité d'infiltration

Comme dans les deux premiers épisodes, la possibilité donnée à l'infiltration n'est clairement pas la voie prioritaire. Ce n'est qu'un moyen d'avoir quelques ennemis en moins avant le début du véritable combat. Vous pourrez vous en sortir en furtif la plupart du temps, particulièrement si vous choisissez un certain objet à un moment clé de l'aventure, mais le mode bourrin est plus amusant. Un autre intérêt est aussi d'étudier un peu plus le niveau, comme identifier la position des commandants nazis qui donnent l'alarme. Nos capacités étant relativement limitées et l'IA des ennemis étant au top, on sera rapidement repéré et il faudra alors affronter des ennemis redoutables aux tactiques impitoyables laissant peu d'opportunités de s'en sortir.

En même temps, devant la multitude d'armes fournies offrant tellement de possibilités de tuer des nazis, il serait dommage de n'utiliser que la hachette et le pistolet ou la mitraillette avec silencieux !

Un système d'arme et d'atout simple et basique mais efficace, un peu de RPG donc, mais pas trop

Outre les 2 armes lourdes évoquées plus haut, on a toujours la possibilité de prendre celles des gros robots nazis et de s'en servir contre eux. C'est toujours aussi jouissif que dans le premier. Les armes de base sont classiques pour un FPS : un pistolet, un fusil d'assaut, une mitraillette, un fusil à pompe et un lance-grenades dans des versions mi-steampunk mi-nazies, avec des effets assez puissants et donc forcément brutaux et efficaces. Le seul problème est que l'ennemi possède les mêmes et s'en sert aussi !

Un peu partout dans les missions principales et secondaires, vous pourrez trouver des kits de modifications qui vous permettront d'améliorer vos armes en choisissant certaines capacités d'infiltration ou de puissance selon votre gameplay, rien d'incroyable mais le système est très clair et donc suffisant pour ce qu'on veut en faire sans prise de tête.

Cela sera aussi amplifié par le système d'arme double qui est reconduit dans cet épisode avec un ajout non négligeable, la possibilité d'avoir deux armes différentes et donc d’enchaîner des combinaisons d'actions dévastatrices pour les ennemis et souvent assez explosives. Chaque type de gameplay est comme dans The Old Blood récompensé à force d'utilisation par une augmentation des effets associés. Ainsi plus vous effectuez d'action d'un type, comme les assassinats silencieux, les tirs à la tête, les morts à la grenade, à l'aide des objets environnants... et plus un compteur s'incrémente et à chaque palier passé vous octroie un bonus dans cette aptitude. En gros plus vous exécutez un type d'action et plus cette action s’avérera efficace par la suite.

La dernière nouveauté que j'ai particulièrement appréciée et que vous ne découvrirez qu'après quelques heures de jeu, c'est le choix que vous devrez faire entre 3 ajouts particuliers à votre costume de héros

un système d'échasse permettant grâce à des pieds bioniques de se hisser à des endroits inatteignables et d'aller plus vite
une armure de brute qui permettra d'ouvrir certains passages et de charger les ennemis
une armure extensible et silencieuse qui permettra pendant un certain temps de se glisser dans des passages très étroits.

Ce choix est conforme à vos atouts et donc à vos choix de gameplay, la voie de la furtivité, du chaos ou de la tactique. Mais il n'est pas définitif car les autres objets pourront être obtenus par la suite. Cependant, cela permet d'offrir de vraies mécaniques complètements différentes de gameplay, des chemins de missions très différentes et donc des possibilités d'actions variées. Un vrai plus vraiment innovant.

Un Hub Narratif : le sous-marin

Le Marteau d'Eva, le sous-marin de votre fine équipe, en plus d'être rempli de résistants de toutes sortes avec chacun une histoire à raconter, est rempli de missions et autres petits jeux qui peuvent vous faire perdre de nombreuses heures. En plus d'être le terrain de plusieurs grandes missions principales du jeu, voici ce que vous pourrez y faire :

Aider les gens à travers des mini-missions qui ne seront jamais inutiles car cela vous aidera dans l'aventure principale.
Jouer à Wolfenstein 3D sur une machine dédiée, un jeu dans le jeu en quelque sorte avec high score...

Un stand de tir et une sorte de parcours du combattant avec score en point et en temps.
La machine Enigma que vous devez connaitre si vous avez vu le magnifique film sur Alan Turing avec Benedict Cumberbatch (si non, je vous le recommande) qui va ici permettre de décoder les cartes perforées laissées par les capitaines nazis tout le long des missions. Si on décode bien les codes, des missions secondaires sont débloquées et permettront de revenir sur les lieux déjà traversés dans l'aventure principale et d'y affronter de nouveaux ennemis dans le but de tuer un chef nazi important. Par la même occasion, on y trouvera des améliorations d'armes, des documents, des disques vinyle, des cartes et des jouets à collectionner pour les compagnons.

Y trouver ces mêmes objets mais directement dans le sous-marin et certains sont très bien cachés. En effet, comme les précédents épisodes, Wolfenstein 2 propose de chercher ainsi de nombreux objets cachés à découvrir en fouillant scrupuleusement les moindres recoins de chaque niveau.

Mon avis

L'infiltration n'est pas forcément très intuitive mais cela s'améliore au fur et à mesure de l'aventure.
L'escalade et le saut ne sont clairement toujours pas les points forts de la licence.
Assez dur, n'hésitez pas à commencer par un niveau de difficulté bas : la touche F5 est votre meilleure amie.

C'est jouissif de tuer des nazis.
Beaucoup plus beau que les précédents : le changement de moteur graphique fait le travail, même sur mon vieux PC (bien optimisé sur AMD en tout cas).
Un scénario plus travaillé, prenant et profond avec de vrais enjeux.
Une immersion très poussée, avec des personnages charismatiques.
Des doublages parfaits (oui même B.J.) et beaucoup d'amour et d'humour dans les dialogues et les situations.
Un système d'armement simple d'accès mais efficace et, surtout, la possibilité de porter deux armes différentes.
Une variété de gameplay et des ajouts innovants.

Alors que The New Order m'avait déjà semblé efficace à tout niveau, tout autant que sa prequelle The Old Blood, avec déjà une immersion efficace, des méchants et des acolytes charismatiques et un B.J. au top du héros moderne, The New Colossus arrive à faire mieux dans tous les domaines. On est vraiment dans une suite +++ du premier épisode avec plus de nazis, plus de méchants, plus de rencontres, plus d'armes, plus de scénarios, plus de lieux et plus d'uchronie, ce qui est finalement pour moi le principal !

L'histoire est beaucoup plus profonde que dans le premier épisode. Blazkowicz était un héros sans peur, sans doute. Ici, il est brisé physiquement et moralement et ne se bat que pour sauver ses futurs jumeaux, sa copine et une Amérique qui les a rejetés, lui et sa mère. On en apprend ainsi beaucoup plus sur lui, ses parents, son enfance, son père "formidable". Le thème du racisme et du rejet de l'autre est très présent dans cet épisode et mis en lumière froidement parfois mais aussi avec de l'humour dans quelques scènes finalement assez iconiques. On est clairement dans une guerre entre l'humanité bienveillante et chaleureuse contre la froideur d'un nazisme sans pitié qui broie les individus même si quelques personnages et attitudes des deux côtés sont là pour nuancer. Mais je ne vous en dirais pas plus, à vous de le découvrir.

Si vous aimez les jeux d'action à la première personne, les jeux d'infiltration, l'uchronie ou même encore si vous jouez pour juste vous détendre, prendre du plaisir dans une histoire haletante vous trouverez forcément de quoi faire alors n'hésitez pas à vous plonger dans l'aventure. Si vous avez aimé le premier, il est indispensable ! Surtout qu'il y en aura un troisième... Personnellement, j'ai déjà hâte de connaitre la suite.

Ou le trouver ?

Développé par le studio MachineGames, un studio implanté à Uppsala, en Suède, et édité par Bethesda Softworks, Wolfenstein II: The New Colossus est disponible depuis le vendredi 27 octobre 2017 sur Xbox One, Playstation 4 et PC.

L'Édition Collector de Wolfenstein II: The New Colossus est également disponible dès à présent et inclut un poster « Blitzmensch » de 22cm x 35cm, un manuel de poche et un boîtier métallique exclusif ainsi qu'une figurine au 1/6^e de 30 cm de William Joseph « BJ » Blazkowicz, emballée dans une boîte collector Elite Hans inspirée des années 60. BJ est complètement équipé pour rallier la résistance et libérer l'Amérique, grâce à son arsenal d'accessoires parmi lesquels six armes dévastatrices, une hachette et son blouson bombardier.