RiME – Une aventure poétique
J'ai eu la grande chance de pouvoir rejoindre le monde poétique de RiME à l'occasion de sa sortie fin mai dans sa version PC. A noter que le titre est également disponible dès maintenant sur les consoles Nintendo Switch, Xbox One et PS4 également.
L'aventure débute comme beaucoup d'autres jeux du même type : sur une plage. J'incarne un petit garçon qui se réveille désemparé sur le sable sans savoir ni où il se trouve, ni ce qu'il fait là. Perdue tout comme lui, j'expérimente les commandes, il n'y a pas réellement de tutoriel, je découvre donc par moi-même ce que le garçon sait faire.
Et, il faut l'avouer, il ne sait pas faire grand chose, le gameplay repose fort étonnement sur une base extrêmement limitée. En complément des habituels mouvements (droite, gauche, avance, recule), il saute, il crie, il roule et il agrippe des éléments. Voilà, rien d'autre !
Vous allez me dire que cela est lassant sans acquisition de nouveaux éléments ou de progression du personnage, les jeux récents nous habituant à des arbres de compétences et à des personnalisations toujours plus poussées. Détrompez-vous, la magie du titre ne vient pas de là.
Donc, je suis toujours sur cette plage, déboussolée. J'erre un peu avant de trouver un passage et un moyen d'accéder à l'intérieur de l'île. Dans le ciel, je remarque de grands faisceaux lumineux. Sans trop de mal, je réussis à m'approcher du plus proche pour l'activer grâce à mon cri. Voyant ici un début de piste pour progresser, je fais le tour à la cherche des autres faisceaux. Tous ne sont pas aussi accessibles et il me faut faire de la grimpette ou encore attirer un cochon un peu trop invasif.
Il n'y a aucun combat dans RiME, les confrontations ne se règlent pas l'arme à la main. Non, il faut ici utiliser son cerveau. Ainsi, lorsque le sus-nommé cochon m'empêche d'accéder à la zone où il me faut aller, je ne dégaine pas mon épée pour l'étriper. Non, je trouve des fruits que l'animal affectionne pour lui en déposer là il pourra se restaurer sans m'importuner avec les bébés cochons.
Une fois tous les faisceaux activés, des statues de renards s'activent et en sort un animal tout mignon ! Ce sera mon guide pour le futur de mes aventures, un compagnon qui apparaît lorsque le chemin n'est pas évident et jappe pour attirer mon attention.
Il est difficile de résumer RiME car il n'y a pas d'histoire ou de quêtes, il n'y a d'ailleurs aucun dialogue ou texte. Le jeu tient grâce à ses graphismes sublimes, sa musique envoûtante et ses énigmes étonnantes. La musique, parlons-en. Enfin, non, plutôt écoutons-là. Je vous invite dans un premier temps à réécouter la bande-annonce de lancement que vous trouverez en introduction de cet article. Puis, une fois cela fait, voici une musique partagée sur la chaîne YouTube officielle :
Pendant que vous profitez, voici quelques uns des magnifiques paysages admirés durant mes aventures (graphismes poussés à ultra) :
Vous voyez certainement maintenant mieux à quoi ressemble l'ambiance de RiME ! Poétique. Magique. Mais également inventive et étonnante. Dans ce vaste monde qui s'ouvre sous nos pas, le garçon fait face à des dizaines de situations toutes plus originales les unes que les autres. Il faut grimper sur des plateformes, empiler des cubes, pousser des statues, sortir d'un labyrinthe, décaler des formes, utiliser des ombres, combiner des éléments, faire correspondre des symboles, remplir d'eau un bassin, esquiver des dangers venus du ciel... La gravité est souvent à prendre en compte pour des énigmes à la difficulté bien dosée. Une bonne part d'observation, de la jugeote et le tour est joué.
Rappelons-le, le garçon n'a pas d'outils à sa disposition, juste son cri qui active les éléments d'énergie à proximité qui s'encastrent ou allument d'autres mécanismes. Et lorsqu'il n'y a rien pour crier à proximité, le garçon rit.
Sans en donner l'impression, le game design réglé comme une horloge glisse des pistes discrètes sur le chemin à emprunter, évitant de se trouver perdu. Il y a le renard, bien sûr, mais également des bas-reliefs en forme d'étoile qui indiquent qu'il se passe quelque chose ou encore les rebords accessibles à l'escalade marqués de lichen blanchâtre. J'ai juste eu plus d'une fois l'impression (justifiée) de passer à côté de choses, remarquant un point notable que j'envisage de visiter par la suite sauf que, emportée dans une autre direction, j'avance jusqu'à me retrouver trop loin pour faire demi-tour, ayant de nouveau redécouvert plusieurs lieux dignes d'intérêt.
Le terrain de jeu paraît immense, sans fin, les tableaux se succèdent et les énigmes se renouvellent avec intelligence.
Que se passe-t-il réellement sur cette île ? Et, surtout, qui est donc cet homme drapé de rouge que j'aperçois régulièrement au détour d'un couloir, disparaissant le temps que je l'atteigne ? Ces questions restent en suspens un long moment mais trouveront réponse à la fin, rassurez-vous. Cette fin qui m'a totalement surprise et dont vous ne saurez rien dans cet article !
Cette fin également qui arrive bien trop vite, en une dizaine d'heures maximum, mais il y a beaucoup d'éléments optionnels à retrouver dans les différents niveaux, une dizaine à chaque fois pour cinq niveaux. Il y a donc une certaine rejouabilité si vous aimez compléter les jeux à 100%, chaque niveau pouvant être relancé une fois terminé. Et, il n'y a pas à dire, j'ai du boulot de ce côté !
Vous l'aurez compris, j'ai adoré RiME, emballée dans sa magnifique histoire. Il y a certes quelques petits bugs mineurs, comme des plateformes qui sont nettement à la bonne distance et pourtant qui ne sont pas utilisables car non prévues dans le cheminement. Ou encore des ralentissements ponctuels sur des cinématiques. Rien pourtant qui n'entache l'expérience pour ce jeu dont le seul véritable défaut est de se terminer aussi vite ! D'autant plus lorsqu'on connait tous les soucis rencontrés durant sa réalisation (annulation du projet par Sony, changement d'équipe, changement de moteur de jeu), le résultat est parfait, je vous le recommande sans hésiter !