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Battlefield 1 – La campagne

S'il y a bien une chose dont on peut être sûr dans la guerre Call of Duty/Battlefield, c'est que l'année 2016 peut être qualifiée de tournant dans l'affrontement entre les deux mastodontes du FPS. Alors qu'ils se battaient depuis plusieurs années sur le front de la guerre "moderne", ils ont chacun pris des chemins radicalement différents ! Alors que Call of Duty explore l'espace et fait un petit bond dans le temps vers un environnement plus futuriste, la franchise d'EA prend le contre-pied ultime et remonte le temps pour explorer une période de notre passé qui n'a pas été énormément traitée dans notre monde vidéo-ludique : la première guerre mondiale.

Avant d'aller plus loin dans mon aperçu, je tiens à préciser mon état d'esprit au moment de prendre le jeu en main pour la première fois. Je ne suis pas particulièrement fan des FPS "historiques". Medal of Honor, les précédents Call of Duty, m'ont toujours laissé un peu de marbre. Je préfère les environnements plus modernes. Concernant ce Battlefield, c'est une très bonne idée à mon sens d'avoir relevé le défi de proposer autre chose, c'est un fait. Cependant, je dois dire que je pars avec un gros a priori, les images et vidéos que j'ai pu voir avant m'ont laissé un goût de "guerre-spectacle". J'ai un peu de mal avec ça lorsqu'on reprend un contexte existant et surtout aussi terrible. D'ailleurs, l'introduction du jeu le dit clairement, les développeurs se sont "inspirés" de faits réels. Cela me fait un peu peur quand à la véracité de ce que je vais y trouver.

Mais soit, mettons de côté tout ça et faisons-nous un avis objectif sur ce nouvel opus !

 

Introduction

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L'introduction nous met tout de suite dans le bain, nous plaçant dans la peau d'un combattant noir, du 369e d'infanterie, aussi appelé les Harlem Hellfighters.

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Quelques minutes de bataille pour défendre un point et je meurs.

L'écran devient noir, le nom du soldat décédé apparaît. Le ton est donné ! Je me retrouve dans la peau d'un autre soldat, dans un tank cette fois. Un tank qui au bout de quelques minutes explose.

Là encore écran noir, nom du soldat, et on repart. Cela se produit cinq fois en tout. Une mise en scène visiblement scriptée, même si l'on n'en a pas l'impression, mais qui me laisse un peu perplexe. Certainement la volonté est d'insister sur l'horreur de la guerre et qu'elle touche des personnes réelles, je ne sais pas.

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La suite nous amène sur un écran représentant notre globe terrestre. On peut alors choisir cinq destinations (hors introduction déjà faite), des "Récits de guerre", suivant chacune la destinée d'un soldat. Des soldats fictifs, hormis Lawrence d'Arabie, célèbre pour le film du même nom, mais qui sont tellement personnifiés que j'ai carrément été vérifier si c'était justement des personnages créés de toute pièce ou non.

 

Cinq campagnes

La première campagne, "Dans la boue et le sang", nous amène sur le front en France, à l'automne 1918, dans la peau d'un jeune pilote anglais de char Mark. V, qui se retrouve piégé derrière les lignes ennemies et qui devra traverser le bois de Bourlon en plein brouillard. La campagne alterne entre séance dans le char et infiltration à pied dans un purée de pois.

La seconde, "Des amis haut placés", est plus centrée sur l'aviation, avec un pilote d'avion. Il faut savoir qu'à l'époque, l'aviation n'en était qu'à ses balbutiements et la plupart des engins étaient surtout des "cercueils volants". La campagne nous place dans la peau d'un jeune pilote, Blackburn, qui se retrouve en filoutant un peu aux commandes du chasseur  Bristol F.2A, un avion britannique.

Retour sur terre dans la troisième campagne, qui s'attarde sur des soldats italiens d'élites, les Arditi. Sur le front alpin, l'Autriche-Hongrie et l'Italie sont dans une impasse. On débute la campagne dans la peau d'un jeune italien, enfermé dans une armure complète, limite blindée, armé d'un minigun, se frayant un chemin vers une église en éliminant de l'allemand comme dans une foire.... Grand spectacle 1 - Véracité historique 0. Pour info, les Arditi (certains) étaient en effet équipés d'une protection, qui s'apparentait plus à une sorte d'armure médiévale. Cependant, le poids excessivement lourd de l'armure gênait forcément les mouvements... et même si le minigun existait déjà à l'époque, je doute qu'il aurait pu être manié dans une telle armure !

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Quatrième campagne, "L'estafette". En 1915, l'armée britannique veut ouvrir un nouveau front au Moyen-Orient et prévoit de marcher sur Constantinople (l'Istanbul actuelle). On y suit Frederick Bishop, une sorte de transmetteur de message australien.

Dernière campagne, qui met en scène un personnage bien réel cette fois (même si je doute quelque peu de la réalité historique dépeinte dans le jeu), Lawrence d'Arabie. Pour la petite histoire, Thomas Edward Lawrence, un britannique, a été l'un des meneurs de la révolte Arabe de 1916-1918 (la période qui nous intéresse donc dans Battlefield) contre les Turcs. Des tribus bédouins, conseillées par Lawrence, s'allièrent alors pour lutter contre l'Empire Ottoman, qui s'étendait de Constantinople jusque Jérusalem, ouvrant un nouveau front en Arabie.

 

Mon avis

J'ai déjà exposé mes doutes un peu plus haut quant à ce nouveau volet de la franchise. Après y avoir joué quelques heures, je dois avouer que le constat n'est finalement pas si mauvais que j'aurais pu le croire. Je dois dire que je suis un peu partagé. D'un côté, il faut reconnaître que c'est très bien fait. Suivre plusieurs personnages si différents, à plusieurs moments du conflit, je trouve ça plutôt malin. Ce n'est pas une nouveauté, bien entendu. Je pense notamment à Call of Duty Modern Warfare 2, où l'on incarnait différents personnages également. Mais à chaque fois dans le même fil d'histoire. Ici, les contextes diffèrent et, même si la longueur assez courte de chaque campagne (comptez 2 à 3h pour chaque) ne permet pas de développer une vraie profondeur sur chaque personnage, on voit clairement des caractères se détacher. Et pas seulement des archétypes très manichéens. On est loin du héros américain incorruptible qui se bat pour la liberté. Il y a un peu plus de nuances que ça. Qualitativement, on a une campagne relativement classique dans la forme : courte, scriptée et beaucoup de spectaculaire et de mise en scène. Mais quelques détails sur le fond permettent de l'apprécier vivement. On pourra toujours douter de certains points historiques et anachroniques, après, il faut aussi comprendre que l'on reste dans un jeu vidéo, il faut pouvoir s'amuser.

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Cependant, malgré tout ça, j'ai toujours derrière moi le spectre du contexte historique réel, sanglant, violent, et j'éprouve toujours un certain malaise devant cette débauche d'effets, d'explosions pour alimenter un grand spectacle. Je garde toujours en tête cette réalité de la guerre, le fait que cela s'est passé il y a à peine 100 ans. Une guerre fictive en jeu vidéo, c'est une chose. Dépeindre une guerre qui s'est effectivement déroulée, avec de vraies personnes qui y ont été tuées, c'en est une autre. C'est important de parler de ces événements pour ne pas répéter les erreurs du passé. En faire un divertissement, j'ai quelques doutes là-dessus. Bref, en guise de conclusion, je vous laisse méditer avec une citation d'Albert Einstein :

Je ne sais pas comment sera la troisième guerre mondiale, mais je sais qu'il n'y aura plus beaucoup de monde pour voir la quatrième.



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