Tropico 5 – Aperçu du dernier né d’une digne dynastie !
J'ai eu l'occasion d'accéder à Tropico 5 sur Xbox One à l'occasion de la sortie de la version Penultimate.
Le principe de ce cinquième opus de Tropico reste le même des précédents : nous incarnons un dictateur prenant les commandes d'une île et qui doit la faire prospérer à travers les âges. Généralement, la partie débute à l'époque coloniale, alors que nous ne sommes qu'une colonie de sa royale majesté, la Couronne. Le premier défi consiste à évoluer suffisamment pour pouvoir déclarer son indépendance, émettre une constitution, pour se développer ensuite durant les Guerres mondiales, la Guerre froid puis enfin les Temps modernes.
En mode solo, quatre modes sont disponibles :
- Didacticiel : à travers deux missions, les apprentis dictateurs suivent les bases pour devenir un dirigeant informé (à défaut d'être compétent).
- Campagne : cette campagne principale du jeu nous emmène explorer l'histoire à travers le développement de notre dynastie depuis l'âge colonial.
- Mission : ces petites missions sont les extensions (DLC), des quêtes aux objectifs atypiques. "Chef de meule" demande par exemple d'inventer le meilleur fromage des Caraïbes tandis que "À la chaîne" nous propose de créer notre "chaîne de délicieuse et savoureuse restauration rapide".
- Bac à sable : ici, tout est permis et chaque élément est configurable, de l'époque de départ à la carte (parmi vingt-cinq îles), sans oublier la population de départ (50 à 200), l'argent de départ (jusqu'à illimité), la difficulté de l'économie et de la politique (très facile, facile, intermédiaire, difficile ou très difficile), la fréquence des désastres (aucun, rares, occasionnels, fréquents ou continuels) et d'éventuels objectifs de victoire (points, argent ou bâtiment).
En multijoueur, jusqu'à quatre joueurs peuvent jouer en coopération, construisant leurs villes et partageant leur économie sur la même île. Libre aux joueurs de choisir de partager leurs ressources ou au contraire de se déclarer la guerre !
Du côté de l'interface, il n'y a pas grand chose à en dire pour le moment vu qu'il n'y a par défaut que la mini-carte en bas à gauche sur la première ligne, la durée restante pour notre mandat (4 ans), la vitesse du jeu (pouvant être stoppée, accélérée ou laissée à la vitesse normale). En dessous, se trouvent mon budget, le nombre d'habitants sur mon île et le soutien de ma population.
La gestion de la caméra se prend rapidement en main, du très classique. Je peux aller à droite et à gauche sur mon île, et avoir une bonne vue d'ensemble, ou au contraire zoomer au maximum. Les détails sont vraiment bons et du coup il est possibles de suivre à la trace ses petits citoyens.
Chaque unité est sélectionnable. Il suffit de placer le curseur dessus puis d'ouvrir l'interface avec X ce qui donne plein de détails. La même chose peut être effectuée sur les bâtiments avec une foultitude de détails.
Avec la gâchette gauche et droite, j'affiche les boutons complémentaires :
L'ensemble des bâtiments est visualisable avec la touche Y à n'importe quel moment de la partie. Ils sont rangés par catégorie, comme infrastructure (routes et bâtiments de base), industrie, résidence, divertissement & environnement, tourisme, bien-être et médias, recherche & éducation, économie & relations étrangères, armée...
Le plus évident consiste au début à créer un camp de bûcherons (pour récupérer du bois), puis à créer une scierie (pour avoir des planches). Il est très vite utile d'installer une mine (après avoir au besoin envoyé une unité militaire explorer le terrain depuis le Palais du Gouverneur pour ôter le brouillard des zones inconnues inconstructibles). Ces ressources sont primordiales car cela va permettre de faire de l'argent en exportant l'excédent.
L'objectif de cette époque est de s'assurer que le mandat est suffisamment prolongé (en accomplissant des tâches spéciales pour la Couronne) jusqu'à pouvoir déclarer l'indépendance. Pour cela, il faut au minimum un soutien de 50% de la part de la population tandis que deux factions s'opposent, les royalistes et les révolutionnaires. Bien sûr, nous voulons basculer du côté des révolutionnaires, sans pour autant trop se mettre à dos les royalistes dont nous avons besoin pour le moment ! Par la suite, d'autres factions émergeront (militaristes, religieux, communistes, capitalistes...).
Pour faire plaisir à la population, en plus de leur construire des maisons pour leur donner un foyer (et éviter le SDF), il faut prévoir des bâtiments de service comme une mission catholique, un bar, un restaurant, des parcs, une bibliothèque, un opéra... En plus d'augmenter leur bonheur, et donc leur soutien à ma cause, cela va augmenter leurs connaissances et pouvoir en faire des travailleurs éduqués. En attendant, il est toujours possible d'en faire venir de l'étranger en cas de besoin. D'autres citoyens sont importants pour le bon fonctionnement de l'île : les directeurs. Ils vont donner des bonus intéressants, il faut donc leur confier des bâtiments clés et faire coïncider les directeurs avec le bâtiment où ils seront le plus efficace.
Pour avoir plus de matières premières à exporter, il est rapidement nécessaire d'ajouter des ranchs ou des plantations. Pour chacun, il est possible de choisir les animaux élevés ou les cultures cultivées. Comme certaines tâches sont liées à certaines ressources bien spécifiques, il est même possible d'en changer à la volée ! Le port de pêche est également un bon moyen de récupérer des ressources à vendre (ou à manger localement). Puis il faudra se lancer dans l'industrie (Fabrique textile, Aciérie, Usine de cigare, Distillerie de rhum...).
Peu importe l'époque, l'export est un excellent moyen de se faire de l'argent, basé sur des échanges commerciaux bénéfiques permettant en plus de gagner en notoriété auprès de certaines factions. Il est par contre important de faire attention aux personnes avec qui l'on commerce, car les ennemis de mes amis sont mes ennemis ! Il ne faudrait pas agacer son allié en commerçant avec la mauvaise personne. Toutes ces relations extérieures se gèrent depuis l'Ambassade où il est possible de définir sa position par rapport aux factions extérieures.
Pour se développer correctement, cela passe également par des recherches. Nos scientifiques ne sont pas des flèches comme vous pouvez le constater (capture d'écran de droite)... Il faut malheureusement faire avec leur incompétence pour la carrière de notre El Presidente !
Avec beaucoup d'efforts et surtout une politique éclairée (!), le grand moment arrive enfin : la déclaration de l'indépendance ! Il faut alors décider la constitution qui régira notre nouvellement créée République. Désormais les impératifs ne vont plus dépendre du renouvellement de notre mandat en tant que Gouverneur mais des élections. Car même si en tant que dictateur nous ne prenons pas forcément énormément en compte ces résultats, il faut tout de même s'assurer que cela soit en notre faveur, quitte à trafiquer les chiffres.
Une nouvelle époque ouvre l'accès à de nouveaux bâtiments. Il est possible désormais de construire des restaurants, une église, ou encore une université. La technologie s'améliore et avec elle l'équipement de notre île : les chemins deviennent des routes, les citoyens utilisent la voiture. Il faut suivre, s'adapter, éventuellement remplacer certains bâtiments qui prennent de la place et n'ont plus une grande utilité, le tout en faisant attention à garder les habitants de l'île heureux (en tout cas au moins au-dessus de 50% pour gagner les élections) avec un toit et un emploi. Il est également possible que des soldats Alliés ou de l'Axe attaquent Tropico, ce qui nécessite à partir des Guerres Mondiales d'investir dans des forces armées (tour de garde, fort militaire, caserne), il ne faudrait pas que notre belle création soit détruite !
Sur fond de musique des Caraïbes et avec un doublage particulièrement réussi à l'accent chantant des îles, Tropico nous embarque dans un jeu de simulation passionnant. Les différents niveaux de difficulté et les aides continuelles via les tâches pour guider le joueur (même en mode bac à sable) donnent un jeu accessibles au plus grand nombre. Si je devais émettre une critique, ce serait la sensibilité du contrôleur dans le mode Construction (Y). Sélectionner le bon bâtiment à construire est laborieux, le curseur fait des bonds de plusieurs cases et cela mériterait clairement d'être amélioré (peut-être en utilisant la croix tout simplement). Même si l'adaptation à la console Xbox One est bien faite, j'avoue que j'aurais encore mieux apprécié mon expérience sur ordinateur avec la précision de ma souris.
L'édition Penultimate est disponible dès maintenant et contient le jeu de base, cinq missions (Bayo del Ofato, Big Cheese, Mad World, Generalissimo et Joint Venture), cinq cartes exclusives accessibles en mode bac à sable, une interface optimisée pour la manette et des exploits Xbox Live.