Divinity : Dragon Commander – Aperçu
J'ai eu l'occasion de tester ce jeu la semaine dernière, avant tout le monde, mais on m'a obligé à ne rien dévoiler avant aujourd'hui... Divinity : Dragon Commander est un jeu difficile à définir. D'ailleurs, dans Steam, il est dans 3 catégories (Action, Stratégie, RPG), la preuve qu'eux non plus ne savent pas trop où le classer !
L'univers du jeu est tiré de plusieurs RPG à succès, Divine Divinity, Beyond Divinity, Divinity II : Ego Draconnis et son extension Flames of Vengeance, le premier étant sorti en 2002. Et si vous accrochez à l'histoire, sachez qu'une suite purement RPG est en préparation, Divinity Original Sin, financée à 236% en avril sur Kickstarter pour 944 000$.
Le jeu est riche et propose de nombreux modes de jeu :
- solo : campagne histoire, campagne personnalisée et escarmouche
- multijoueurs qui opposent de 2 à 4 joueurs
Mode Jeu de Rôle
La campagne commence comme un RPG, une partie très édulcorée dans le mode multi-joueurs du jeu, je vous rassure si vous n'appréciez pas ce style de jeu, parfois un peu trop verbeux pour certains. Nous incarnons donc le fils bâtard de Sigurd, l'empereur de Rivellon, né d'une union extra-conjugale avec une dragonne, Aurora, déguisée en femme à la beauté fatale. L'Empereur a récemment été assassiné et ses enfants de l'empereur s'opposent dans un jeu de trônes meurtrier.
Nous nous retrouvons à bord du vaisseau de commandement impérial, le Corbeau, bien décidé à rétablir la paix dans le royaume grâce à l'appui du sorcier Maxos. Ce vaisseau très spécial, hanté par un démon, est notre base d'opération. N'espérez pas l'explorer sous tous ses recoins, on ne s'y promène pas librement, la vue est figée sur 6 lieux spécifiques d'où nous mènerons nos batailles, établirons nos lois et gérerons les petits tracas quotidiens de notre peuple. On circule d'une pièce à l'autre grâce au menu inférieur et on peut interagir avec les personnes présentes et les objets au clic.
C'est là où se gèrent les affaires tactiques via la grosse sphère centrale. C'est trop long à expliquer, je détaillerai cela plus loin dans la partie dédiée.
Cette salle n'est ouverte que pour les grandes occasions qui influeront sur le royaume tout entier. Ici par exemple, on me demande de faire un choix pour la conscription. Chaque race a sa propre opinion sur ces questions d'état et ma décision influera directement sur le soutien que ses paires m'apportera lors des batailles sur son territoire.
A la fin du chapitre 2, on est amené à devoir choisir une reine parmi 4 prétendantes des races principales. Cette dame prend à partir de là une part plus ou moins importante dans les décisions du royaume et nous pourrons venir la consulter ici. Elle nous demandera notamment de statuer par rapport à quelques grands sujets (dans le cas de la lézarde, des affaires juridiques).
On y trouve les généraux fidèles à notre cause. Au début, nous n'avons que Edmond de la maison de Karkaros (le lézard) et Henri de la maison de Guélance (l'humain au centre) mais d'autres viennent au fur et à mesure de nos victoires comme Catherine ici à droite. Ces généraux vont partir en missions, diplomatiques ou militaires, et nous demanderons régulièrement des conseils sur la marche à suivre.
Grumion, un ingénieux diablotin, y bricole de nombreux gadgets qui vont améliorer la capacité de nos unités sur le terrain. Ces améliorations sont à acheter grâce aux points de recherche gagnés lors de la phase tactique.
Les dialogues sont plutôt old-school, le personnage bouge sur une animation en boucle, parfois un peu en décalage avec le dialogue. On appréciera par contre la traduction française intégrale : sous-titres et doublages. Les réponses sont choisies à la souris, parmi plusieurs choix. A savoir que la plupart du temps, on va finalement poser toutes les questions seuls quelques choix sont irrémédiables. C'est notamment les cas lorsqu'on prend des décisions politiques pour notre royaume : instaurer l'égalité des salaires homme-femme, instituer la conscription obligatoire, bannir les criminels étrangers... Nous ne pourrons pas non plus revenir en arrière une fois marié !
Pour vous faire une idée, voici une petite scène où l'on rencontre les émissaires civils de toutes les races : nain, mort-vivant, elfe, lézard et diablotin. Après avoir discuté quelques minutes avec eux, on comprend tout de suite pourquoi la paix a été difficile à instaurer dans ce royaume...
Une fois que les affaires du royaume sont réglées et que les améliorations sont effectuées, on peut passer à la composante tactique du jeu et avancer d'un tour.
Mode stratégie
Dans le mode campagne, on joue seul contre l'intelligence artificielle mais le système reste similaire dans le mode multi-joueurs. Sur la carte de la région, on voit en bleu mes terres, en rouge les terres ennemies. Les terres non cerclées sont neutres. Les mers sont également considérées comme des régions (on devine les pointillés délimiteurs). En haut, on voit les compteurs : mes cartes, le nombre de tours, mon or et mes points de recherche.
Sur chaque pays, vous voyez des bâtiments et des unités. Il n'est possible d'avoir qu'un seul bâtiment par pays, offrant des avantages stratégiques :
- Académie : génère une carte d'acquisition, d'avantage ou de subversion tous les 3 tours, 1 point de recherche par tour (10 or).
- Usine de guerre : permet de construire des unités (à placer sur la côte pour des unités navales).
- Mine d'or : multiplie les revenus par 100%.
- Parlement : génère des cartes de stratégie tous les 3 tours.
- Taverne : génère des carte de mercenaire tous les 3 tours.
- Tour de sorcier : génère des carte de compétences draconiques tous les 3 tours.
Les unités peuvent être construites chaque tour, si on possède une usine de guerre. Elles coûtent de l'or et leur nombre est limité par la capacité du pays. On ne pourra construire que les unités ayant été débloquées, pour en avoir de nouvelles, il faudra investir des points de recherche auprès de notre ingénieur Grumion.
Les cartes sont obtenues en fonction des bâtiments mais également en fonction de mes choix poliques. Ici on ne peut utiliser que 3 types de cartes, dites stratégiques (acquisition, avantage et subversion). Quelques exemples :
- Augmente les revenus en or de ce pays de 200% pendant 1 tour
- Baisse la population d'un pays à 50%
Il faut être vigilant sur cette phase car toute action est définitive. Une fois une carte posée, des unités bougées ou créées, on ne peut pas revenir en arrière. Si on s'est trompé, on ne peut plus qu'en assumer les conséquences ! Après une dernière vérification, on termine manuellement son tour. Une fois que c'est bon pour tout le monde (ou immédiatement si on joue contre l'IA), se déroule la résolution : toutes les décisions des adversaires (ordinateur ou joueur) s'affichent, les unités bougent, les cartes sont déposées, les points distribués et d'inévitables conflits se présentent.
Mode Action
Lorsqu'une bataille se déclenche, on choisit qui mène bataille :
- en mode résolution automatique avec un général contre une paie sonnante et trébuchante
- nous-même
5 slots au maximum sont disponibles, un bon moyen d'améliorer ses chances de victoire. Là, comme on peut le voir, je n'ai que 34% de chances de gagner. Ca semble compromis ! Lorsqu'on prend les choses en main, on a notre dragon en plus et un second tableau va nous permettre de choisir nos capacités draconiques. Ici je débutais donc mon dragon n'avait que 3 compétences mais j'en ai bien plus maintenant. Il est possible d'enregistrer ses capacités préférées pour charger en un clic ses compétences préférées à chaque lancement de combat (là où c'est marqué par défaut).
Et c'est là où le jeu change de style, se rapprochant d'un mixte entre un jeu de stratégie/gestion et un jeu d'action !
En haut, on retrouve les forces en présence avec les unités actuelles et maximum ainsi que les tendances sur la victoire/défaite actuelle. Comme la partie vient d'être lancée, pour le moment, c'est équilibré. En bas, j'ai sélectionné toute mon armée, composée essentiellement de troupiers (des unités terrestres). On voit la mini-carte avec les forces des 2 camps ainsi que les emplacements blancs, des espaces neutres qu'on peut éventuellement contrôler pour y construire des bâtiments.
Les bâtiments peuvent être positionnés sur les chantiers qui accueillent un chantier aérien, permettant la production d'unités aériennes, une usine de guerre, permettant de produire des unités terrestres moyennes ou lourdes ou une forge de bataille pour les unités terrestres légères. Sur les chantiers de tourelle, je peux placer une tourelle anti-infanterie (contre les unités terrestres légères), une tourelle anti-aérienne ou une tourelle mortier (contre les unités terrestres lentes). Je présume que je gagnerai d'autres constructions en montant de niveau.
Une fois son armée sélectionnée (F2 pour tous les sélectionner), on peut ensuite la faire se déplacer, attaquer, tenir position, patrouiller ou s'arrêter. On retrouve aussi les commandes classiques d'un transporteur permettant de transporter ou de déployer des unités. Il y a de très nombreuses unités : terrestres, aériennes et maritimes, plus ou moins rapides, plus ou moins dangereuses, y compris des soigneurs et donc des transporteurs. Je ne vais pas rentrer ici dans les détails stratégiques mais vous imaginez bien qu'il faudra réfléchir aux forces et aux faiblesses de son armée et de celle de son ennemi et agir en conséquence.
Là où les choses deviennent amusante, c'est lorsqu'on peut invoquer son dragon au bout d'1 minute et partir flamber les unités ennemies ! Le dragon est très maniable et équipe d'un jetpack lui permettant de traverser toute la carte en quelques secondes seulement. On peut alors faire des attaques éclaires, fondre tel un oiseau de proie en piqué sur l'ennemi puis fuir avant que ses défenses automatiques ne nous endommagent trop. Le dragon peut être joué en offensif mais également en support, supportant les unités en les protégeant et en les soignant.
Petite astuce : quand vous êtes avec le dragon, utilisez r pour quitter ce mode et reprendre le contrôle de la production des unités. Il est également possible de sélectionner ses unités avec le clavier (F2 pour toutes les sélectionner, F3 pour les unités proches puis A pour pouvoir choisir où les faire attaquer).
Campagne personnalisée
Si on ne désire jouer qu'une partie de la campagne ou accélérer les choses, on peut utiliser le système de campagne personnalisée. On choisit son dragon, sa princesse, sa carte et hop, on joue !
Multijoueur
Le système est classique, on peut rejoindre une bataille déjà créée ou créer un vestibule avec ses caractéristiques. A noter l'onglet LAN qui devrait ravir les joueurs jouant entre amis !
Il y a 4 modes :
- Campagne multijoueur
- Escarmouche
- Campagne - Classement
- Escarmouche - Classement
Pour la campagne, on va choisir les mêmes cartes que la campagne. Logique me direz-vous ! Les escarmouches se déroulent sur des cartes plus généralistes (montagnes, plateaux, canyons...). Il est ensuite possible de spécifier de nombreuses options (ce panneau n'est pas encore traduit tout à fait correctement mais c'est rare) :
Il est même possible d'enregistrer ses caractéristiques pour pouvoir les réutiliser en 1 clic la prochaine fois (là j'ai chargé le profil Default).
Les joueurs vont pouvoir choisir leur dragon, leur couleur et leur faction (fanatiques, impériaux, hordes et seigneurs). On peut également ajouter des IA et jouer en multijoueurs en solo.. oui, je sais, ce n'est pas le but mais on peut !
Et hop, la partie commence en mode bataille directement. Chacun est dans son camp, avec des chantiers permettant de construire ses premières unités puis de partir à l'attaque ! L'avantage dans ce monde, c'est qu'on peut construire immédiatement tous les bâtiments, sur les chantiers, et qu'on n'a pas autant de limitation qu'avec le mode histoire. Une fois un bâtiment posé sur un chantier, on pourra y effecteur des améliorations en ouvrant le menu de recherche.
Ce mode est beaucoup plus bourrin, on se concentre sur la bataille, loin des tracas de la gestion d'un royaume. Je voulais vous faire une vidéo d'une partie multijoueurs mais je suis définitivement trop mauvaise. Je reviendrai éventuellement dans un nouvel article à ce propos si je m'améliore, à moins que quelqu'un ne me propose une vidéo intéressante. Voici donc en guise de conclusion le trailer !
Voilà, vous savez tout (ou presque) sur ce jeu qui vient de sortir. Si ça vous tente, vous pouvez le trouver sur Steam à 39.99€ à partir de demain !