NFS – En attendant la version PC, aperçu sur PS4

Après l'avoir testé à la gamescom, nous attendions avec impatience Need for Speed, plutôt sur PC, mais malheureusement le jeu n'est disponible qu'au printemps sur cette plateforme. Alors nous nous sommes rabattus sur la version PlayStation 4 (qui ne doit d'ailleurs pas différer beaucoup sur ses fonctionnalités).

La partie débute par une longue cinématique réalisée avec de vrais acteurs, donnant un aspect film/jeu vidéo plutôt sympa. Les développeurs affichent immédiatement une volonté de proposer un aspect film, fidèle à la licence Need for Speed, et cela est plutôt réussi. En tout cas à petite dose. Car n'oublions pas que nous ne sommes pas dans un cinéma et j'attends avant tout de pouvoir jouer. Les discussions s'éternisent et sont d'une banalité assez navrante. Les acteurs sont corrects, sans être exceptionnels, y compris en ce qui concerne le doublage. Pour vous expliquer en une phrase l'histoire : nous faisons la connaissance d'un groupe de cinq amis (Manu, Robyn, Amy, Spike et Travis) qui nous embarquent dans leurs courses folles à travers Ventura Bay. Quelques pilotes connus font également leur apparition, comme Ken Block ou Magnus Walker. Clairement, il n'y a pas grand chose d'autre à retenir de l'histoire.

Finalement, après un long moment à n'être que spectatrice, je me retrouve enfin au volant pour ma première course ! Pour débuter, je peux choisir parmi 3 voitures : Honda Civic Type-R, Ford Mustang Foxbody et Subaru BRZ. Mais en tout, 51 voitures sont proposées.

La prise en main est rapide, la voiture réagit parfaitement aux commandes, avec une grande fluidité et plusieurs vues pour coller aux goûts de chacun (cockpit, pare-choc, derrière...). La ville est magnifique, n'étant pas sans rappeler Los Angeles, mêlant immeubles et banlieues, avec de grandes rues éclairées, de petites routes sinueuses à flanc de colline, un grand pont traversant un large fleuve et une autoroute. L'ensemble de la partie se déroule de nuit, offrant des jeux de lumière magnifiques. Étrangement, la ville paraît très vide : peu ou pas de piétons et une circulation ultra fluide. Cela s'améliore si d'autres joueurs rejoignent votre partie même si cela reste malgré tout vide à l'échelle de la ville. L'ambiance musicale est parfaitement en adéquation, enchaînant des titres entraînants qui donnent envie de brûler la gomme le pied au plancher.

Le réalisme est important dans les décors, beaucoup moins dans les collisions. Les poteaux sautent comme des quilles, les échafaudages semblent en allumettes et les voitures repartent après des accidents qui devraient être mortels. L'IA a quelques manques : les autres voitures vont parfois partir dans le décor sans raison, remonter au classement sur la dernière ligne droite sans crier garde ou créer des accidents inattendus (c'est plutôt gênant de se retrouver avec la route soudain bloquée par un camion au milieu de la chaussée). Du coup, la course est perdue et j'ai eu plusieurs fois l'impression que je n'y pouvais rien.

Rapidement, je découvre sans aucun doute ce qui fait la force du titre : la personnalisation de la voiture ! Pratiquement tous les éléments peuvent être personnalisés même si au début je ne peux accéder qu'à certains éléments. Pour débloquer d'autres options, il faut progresser en niveaux. En vrac, j'ai noté la jupe, les lames de pare-chocs, la suspension, le capot, la jupe latérale, le pot d'échappement, les phares, le bouclier, les jantes... Du côté de la peinture, je peux régler teinte, saturation, luminosité, métallisation, lissage et transparence. Pour rajouter du cachet, il existe des vinyles (des stickers) avec un grand choix de motifs, des formes de drapeaux. Pour chacun, l'inclinaison, la couleur et la taille sont personnalisables. Par contre, aucun outil ne permet de copier/coller l'intégralité des vinyles posés sur un côté pour en faire le miroir, il faut essayer de refaire pareil et cela se révèle moins évident qu'il n'y parait pour faire une copie parfaite. Si vous avez envie d'avoir une voiture un peu plus personnalisée sans y passer du temps, des habillages prédéfinis sont proposés.

Au-delà de l'apparence, il est également possible d'améliorer les pièces matérielles de la voiture. Il est même plus que recommandé de le faire pour pouvoir progresser ! Chaque pièce coûte de l'argent, gagné en jeu en accomplissant les différentes activités. Quelques pièces gratuites peuvent également être trouvées ici et là et de nouvelles pièces sont régulièrement livrées dans le garage (des alertes s'affichent à l'écran). Nous avons : système nitro, pneus, freins, frein à main, barre antiroulis, filtre à air, refroidissement, connecteur d'admission, système d'alimentation, admission forcée, système électrique, allumage, calculateur, bloc moteur, arbre à cames, culasse,  collecteur d'échappement, système d'échappement et embrayage.

Enfin, au garage il est possible de réparer la voiture. Étonnement, cela est gratuit (et heureusement car la voiture prend vite très cher et a bien piètre allure).

Concrètement, l'histoire principale étant pratiquement inexistante, le jeu se "limite" à parcourir la ville pour enchaîner les missions et à répondre au téléphone pour accomplir les défis proposés par nos amis. Des épreuves se déclenchent ainsi directement dans le monde (il faut faire demi-tour afin d'indiquer sa volonté de déclencher le défi, évitant que le défi ne se déclenche tout seul sans le vouloir). Grâce à la carte, il est possible de se téléporter gratuitement vers le lieu d'une mission, évitant de devoir parcourir des kilomètres inutiles entre chaque course. C'est par contre totalement abusé en ce qui concerne le téléphone : que je sois en train de me promener dans le garage ou d'accomplir une course, il n'arrête pas de sonner et j'ai parfois l'impression de passer plus de temps au téléphone qu'au volant (heureusement un raccourci de la manette permet de se débarrasser rapidement de l'appel). Les dialogues sont une nouvelle fois assez vides et n'apportent pas grand chose, mais il faut malgré tout tout écouter avant de pouvoir accepter... En plus, j'ai noté plusieurs incohérences de ce côté, comme un dialogue d'Amy demandant de passer au garage...alors que je m'y trouvais justement en train d'ajouter un nouveau capot.

Pour chaque défi, la difficulté est affichée, puis un compte à rebours s'enclenche et la course débute si nous attendons toujours sur la ligne de départ. Plusieurs modes sont disponibles pour environ 80 défis annoncés :

• Course chrono : meilleur temps
• Sprint : premier arrivé qui gagne
• Concours de drift : atteindre un certain score en faisant des drifts, chaque drift comptabilisé devant être réussi sans aucune collision, le tout avant la fin du chronomètre
• Train d'enfer : finir le plus vite possible par rapport à un temps cible
• Défis spontanés : pour lancer des défis à d'autres joueurs
• Défis quotidiens

Le chemin à suivre est indiqué avec de grosses flèches bleues assez visible même si il faut être vigilant pour ne pas se tromper rapidement. La visibilité de nuit n'est pas évidente et, avec la vitesse et les phrases des autres voitures, c'est très rapide de se tromper et de rater de précieuses secondes (ou encore pire si il y a un checkpoint obligeant à faire demi-tour). En conduisant avec brio, l'on gagne des points de "R" ou réputation. Différents critères sont pris en charge pour calculer ces gains :

• Suivre parfaitement la trajectoire définie (conduite "propre")
• Maintenir une vitesse élevée
• Accomplir un Drift
• Créer de la destruction
• Utiliser parfaitement la nitro (nitro parfaite)
• Frôler une autre voiture ou en suivre une de très prêt (aspiration)
• Rouler en contresens
• S'évader d'une poursuite de police

Concernant la police, les forces de l'ordre tentent régulièrement de nous arrêter, même en plein milieu d'une mission (si ce n'est pas impoli tout de même de s'imposer ainsi !). Lorsque nous sommes repérés, ils accélèrent et les amendes vont s'enchaîner. Nous devons alors soit immédiatement nous arrêter pour payer, soit tenter de s'enfuir. Il faut rouler vite, plus vite que la police, et tenter de les distancer. Si nous réussissons à nous échapper, il y a alors une période d'accalmie pendant laquelle les forces de l'ordre sont toujours en éveil : il vaut mieux faire profil bas et attendre que les policiers n'abandonnent. Si à la fin de ce délai les policiers n'ont pas réussi à nous détecter, c'est gagné : nous récupérons des récompenses et l'amende est oubliée !

En complément des missions, des éléments d'exploration sont présents dans la ville. Représentés via de petites icônes sur la carte, ce sont des endroits où se prendre en photo, de beaux lieux, des graffitis notables sur les murs, un panorama... Il est même possible de trouver des pièces de voiture.

Durant mes explorations, je n'ai pas manqué de remarquer l'omniprésence de camions Hot Wheel avec des camions régulièrement croisés sur la route. Il semblerait que la marque veuille contrôler la ville de Ventura Bay. Dans les cinématiques, ce sont par contre des bouteilles de Monsters !

En guise de conclusion, Need for Speed est magnifique, proposant des courses endiablées à bord de voitures personnalisables à outrance. Malheureusement, cette belle coquille est un peu vide et divers points négatifs viennent entacher le plaisir : les missions sont répétitives, la ville manque de vie, l'IA ne brille pas par son intelligence, le téléphone n'arrête pas de sonner et l'absence d'histoire rend les cinématiques inutiles. A réserver donc principalement aux fans de voitures, de courses, et pour les joueurs nostalgiques des anciens jeux de la licence (Underground et Most Wanted en tête) !