Agatha Christie – The A.B.C. Murders – Aperçu du nouveau jeu du détective !
J'ai pu assister en décembre dernier à la présentation du dernier jeu d’enquêtes de Microids et du Studio Artefacts "The A.B.C. Murders" adapté du célèbre roman d’Agatha Christie. Microids est un des plus vieux éditeurs de jeux français, que j'ai connu lors de ma découverte des jeux vidéo à la fin des année 80-début 90 sur Amiga 500. J'avoue l'avoir un peu oublié depuis mais je l'ai agréablement redécouvert à la Paris Games Week avec un point-and-click que j'attends avec impatience (Yesterday Origins) mais aussi surtout avec Le Donjon de Naheulbeuk dont je suis un grand fan depuis le début.
Concernant The A.B.C. Murders, et en tant que fan d'Agatha Christie, j'ai forcément déjà lu le roman et j'ai revu par hasard cet été la série débutée en 1989 qui repassait à la télévision l'après-midi (merci le congé paternité et les siestes de ma fille). Je connaissais donc déjà le meurtrier, ainsi que le déroulement général de l’enquête, les lieux mais surtout les décors qui sont effectivement repris de la série TV.
Cette relecture du roman adapté en jeu vidéo allait t'elle m'ennuyer, moi le fan absolu depuis l'enfance de l'oeuvre d'Agatha Christie ? Pour répondre à cette interrogation, j'ai accompagné mon avis de joueur d'un avis de fan d'Hercule Poirot mais il est temps de voir de quoi ça parle sans bien sûr trop dévoiler le scénario.
Le pitch
Voici le pitch de Microids qui est le même que celui du livre et de la série. Je vous le retranscris tel quel :
Une mystérieuse lettre d’un dénommé « A.B.C. » est adressée à Hercule Poirot, annonçant un meurtre prochain. Le tueur n’hésite pas à mépriser les forces de police et à remettre en cause l’intelligence du célèbre détective ! L’aventure emmènera le joueur qui l’incarne à travers toute l’Angleterre pour une enquête contre la montre où il faudra faire preuve d’observation, de vivacité d’esprit et de sang-froid.
La première journée d'enquête commence par l'analyse du meurtre d'une vendeuse située précisément dans la ville indiquée par l'assassin et à l'heure dite dans la lettre envoyée à Poirot. L'assassin ne bluffait pas et nargue le détective. Ce n'est malheureusement que le premier d'une série. Et celui-ci est le plus facile à démêler. Par l'analyse le lieu du crime, en interrogeant la voisine et en ouvrant différents objets (caisse enregistreuse, boîte, table de chevet) de plus en plus complexes, la mise en scène du jeu vous emmène vers la solution de l'énigme sans pour autant vous fournir ni le coupable, ni son mobile qui resteront encore longtemps inconnus. Pour vous aider, deux personnages hauts en couleur de l'univers d'Hercule Poirot, son ami le capitaine Hastings et l'inspecteur chef Japp, seront également présents.
Le Gameplay
Une grande variété de gameplay
The A.B.C. Murders satisfera tout public, qu'il soit expert ou novice, grâce à une grande variété de gameplay. Il se présente comme un "point-and-click" tout en proposant régulièrement des énigmes diverses. Par exemple, vous serez confronté à des séquences d'étude de scène où vous devrez trouver des éléments à déverrouiller. Des scènes de dialogues à choix multiples feront également avancer votre enquête. Grâce à tous ces indices, Hercule Poirot fera travailler ses méninges et en déduira un élément de l'enquête, permettant ainsi de passer à l'investigation suivante.
Enfin, à la fin de l'enquête, vous devrez valider le scénario du crime (ou pas) pour passer à la suite. Cela parait compliqué à l'écrit mais rassurez-vous : la souris en main, tout cela se fait très naturellement !
Une aide ponctuelle et discrète
Par ailleurs, en cas de blocage, vous pouvez faire appel à l'aide du jeu. Cette aide contextuelle met en lumière un élément à cliquer qui facilite l'analyse de l'énigme en cours. N'en ayant pas trop eu besoin pour cette première partie qui sert de tutoriel (je ne l'ai testée que sur une caisse enregistreuse à déverrouiller), je sais seulement qu'elle existe. Mais sachez que plus vous utiliserez cette aide, moins vous aurez de points à la fin de l'aventure.
Des challenges intéressants (pour obtenir tous les succès) et une rejouabilité
Plusieurs récompenses sont disponibles pour le joueur, ainsi que de nombreux succès. Il faudra faire le jeu au moins 2 fois pour tous les obtenir ! Il est ainsi possible de résoudre les énigmes, d'interroger les témoins et d'interagir avec le décor d'une manière très proche d'Hercule Poirot (c'est à dire avec un ego important) ou au contraire de le faire à votre manière. Vous obtenez, selon la méthode utilisée, des points d'ego et chaque méthode rapporte des succès différents. Enfin, bien sûr, pour obtenir un score parfait, vous devrez finir le jeu sans aide contextuelle et également sans vous tromper dans la résolution des énigmes (plus simple à dire qu'à faire).
Sachez qu'il existe aussi une fin alternative à celle des livres et de la série...
Mon avis
- encore quelques bugs au moment du test
- un test bien trop court !
- des graphismes un peu vieillots...
- ...mais dont les traits respectent la série TV
- la variété de gameplay
- la fluidité dans l'avancée dans le jeu
- une thématique culte dans une ambiance année 30
Comme vous pouvez vous en douter, j'ai adoré tester ce jeu et j'ai hâte de venir à bout de la version finale qui devrait sortir le 4 février 2016 sur PC, Mac Xbox One et PS4 en français et dans de nombreuses autres langues. Vous pourrez choisir comment vous voulez que les personnages parlent : vous pourrez faire le jeu en VO (en anglais du coup) agrémenté de quelques expressions françaises propres au personnage d'Hercule Poirot qui est belge.
Bien que connaissant déjà cette première partie de l'aventure, les énigmes et la contextualisation des énigmes sont parfaitement adaptées au support du jeu vidéo. Ainsi, avoir vu la série ne m'a aidé qu'à la résolution finale en validant la manière dont a été tuée la première victime. Du coup, même si le jeu peut rebuter par son aspect dessiné, je conseille fortement The A.B.C. Murders à tous les amateurs de jeu d'aventure en point-and-click ou d'énigmes qui aiment se creuser les méninges (sans oublier bien sûr les inconditionnels d'Hercule Poirot !).