Resident Evil : Revelations 2 – Saison complète

Qui ne connaît pas Resident Evil ? Cette licence qui a vu le jour en 1996 et qui fêtera bientôt ses 20 ans d'existences. Une longévité assez record dans le milieu du jeu vidéo, qui a permis à la licence de multiplier les épisodes avec plus ou moins de brio. C'est un exercice assez difficile que de parler de cette saga, car tout le monde n'a pas découvert Resident Evil avec le premier opus et n'aura pas la même attache avec un épisode en particulier.

Pour ma part, j'ai "découvert" ces jeux assez tard, avec la sortie du 4ème volet, qui mettait en avant Leon S. Kennedy et une approche résolument plus action que les précédents opus. Alors oui, j'ai tout de même tenté de jouer aux épisodes précédents. Mais j'avoue que le survival-horror, dans sa forme "originelle", ne me convient pas. Pas que je n'aime pas ça, loin de là, mais je flippe pour pas grand-chose, et il me faut plusieurs heures (voire jours, sans blague) pour m'en remettre.

Amnesia, Silent Hill 3 ou encore Penumbra, qui font dans l'horreur psychologique, ne m'ont pas laissé indemne et m'ont fait faire de nombreux cauchemars. C'est pourquoi j'ai une attache particulière avec la saga Resident Evil qui arrive à mêler de manière plus ou moins habile l'ambiance glauque à l'action, la plupart du temps... Car l'exercice est parfois foireux, il suffit de voir Resident Evil 5 et 6, qui ont trop misé sur l'action, en retirant une partie de l'ADN de la saga. Ils n'étaient pas mauvais pour des jeux d'actions, mais en tant que Resident Evil, on était en droit de s'attendre à mieux. Puis est venu Revelations, un opus portable bien sympathique, qui parvenait à combiner l'ambiance poisseuse à l'action efficace d'un Resident Evil 4. Beaucoup de gens sont malheureusement passés à côté, c'est fort dommage, mais les ventes ont été suffisantes pour que Capcom daigne en faire une suite, qui cède aux sirènes du jeu épisodique. Bon choix ou pas ? Que vaut ce Revelations 2, c'est ce que nous allons voir maintenant.

Dès l'épisode 1, l'ambiance est posée.

Tout d'abord, il faut savoir que la structure épisodique choisie par cette suite n'est pas si surprenante que cela. Resident Evil : Revelations utilisait déjà ce découpage façon série TV, mais l'éditeur n'avait pas souhaité vendre son jeu dans ce format encore peu populaire à l'époque, encore moins sur une console portable comme la 3DS. Concernant l'histoire, il n'est pas obligatoire d'avoir joué au volet précédent pour la comprendre. Bon, si vous n'avez jamais joué à un Resident Evil en revanche, ça risque d'être un poil plus difficile de rentrer dans le jeu, mais ce n'est pas non plus insurmontable... de toute façon, même les fans de longue date sont parfois perdus dans le Resident Evil Universe, qui mêle un nombre d'intrigues assez incroyable.

Dans Revelations 2, on dirige, tour à tour, deux binômes. D'un côté, on a Claire Redfield (personnage principal de l'épisode Code Veronica) et Moira Burton, fille de Barry Burton. De l'autre, on a le fameux Barry Burton accompagné de la petite Natalia Korda, qui semble être sur l'île depuis un petit moment. L'histoire débute sur l'enlèvement de Claire et Moira par un groupe de soldats armés. Ces dernières perdent connaissances pendant l'assaut et se retrouvent enfermées dans une grande prison insalubre, avec un bracelet étrange à leur main, qui sert de transmetteur à l'antagoniste du jeu, la Sentinelle, qui communique assez fréquemment avec nos héroïnes.

Le but des filles est simple, s'échapper de cette enfer par tous les moyens possibles. Barry lui arrive un peu plus tard (toujours en seconde partie dans chaque épisode) pour sauver sa fille, Moira. Il fait la rencontre de la fillette qui dit connaître l'île et avoir vu Moira sur l'île. Contrairement au premier binôme, Barry va lui chercher à rentrer dans l'île en protégeant Natalia.

L'histoire se laisse suivre agréablement, elle met un certain temps à démarrer mais on a envie de savoir qui est cette femme sadique qui communique avec les possesseurs du bracelets... après, il ne faut pas s'attendre à quelque chose de grandiose pour autant, la série de Capcom s'embourbe depuis plusieurs années déjà dans des histoires peu vraisemblables et des personnages assez clichés. Toujours est-il que la façon de narrer le tout, façon série TV, avec les cliffhangers en fin d'épisode, fonctionne très bien puisqu'on a envie de connaître la suite et le dénouement de l'histoire avec impatience.

Moira peut ouvrir les portes condamnées à l'aide de son pied de biche

Ce qu'on retiendra surtout de ce RER2, c'est l'ambiance qui est, il faut le dire, sacrément réussie. Les intérieurs comme les extérieurs dégagent quelque chose de glauque, malsain et crade, et le bestiaire torturé n'est pas en reste et renforce ce sentiment "horrifique" qui ravira à coup sûr les fans de la saga, surtout que cette sensation ne fera que s'accentuer au fil des épisodes, un sans faute à ce niveau !

Petit regret cependant, le fait de retracer le chemin de Claire et Moira avec le 2ème binôme est certes logique au vu des choix narratifs, mais ruine pas mal le sentiment de découverte. On ne peut s'empêcher d'y voir un simple "recyclage" des décors et l'ambiance prend beaucoup moins...

Au niveau de la technique, ce n'est malheureusement pas aussi réussi que l'ambiance, cette dernière se révèle être assez pauvre et "indigne" de la next-gen. Les textures sont pour la plupart grossières (mais étonnamment, renforce l'aspect crade - dans le sens positif du terme - de l'épisode), les effets de lumières ne sont pas transcendants et les chutes de framerate sont malheureusement assez fréquentes, en particulier dans les zones extérieures, avec une végétation assez forte. Quelques bugs sont aussi à noter, comme les cheveux de Claire qui semblent prendre un malin plaisir à défier les lois de la physique ou encore des soucis de collisions qui gênent certains affrontements. Concernant la bande-son, c'est très correct, on constatera avec joie que l'on peut choisir entre plusieurs doublages, français, anglais ou encore japonais. Le doublage français est plutôt réussi, même si personnellement, il m'a semblé moins "vivant" que le doublage anglais. Les thèmes musicaux contribuent pas mal au stress de certaines scènes, ce qui est plutôt cool !

Le bestiaire est très inspiré dans cette épisode.

Venons en maintenant à la partie que j'ai trouvé la plus intéressante, le gameplay. Le principe de binôme m'a énormément plu dans ce RER2. D'un côté, on a celui avec Claire et Moira, la première sait manier les armes à feu avec brio, alors que la seconde en a une peur bleue, du à un événement passé... elle sert donc de lampe torche/pied-de-biche sur pattes. Bon, je dis ça presque méchamment, mais c'est avec elle que j'ai pris le plus de plaisir à jouer. A l'aide de notre lampe torche, on éclairera les lieux et aveuglera les ennemis, Claire pourra ensuite prendre le relais en tirant dessus ou en allant leur mettre un beau coup de pied qui mettra à terre la créature, et on pourra achever le monstre à l'aide de notre pied de biche, en défonçant le crâne de ce dernier. C'est une méthode comme une autre hein, un tas de combinaison est possible, mais elles ne sont pas toutes réalisables avec la même aisance en solo (en coop local, les combos sont plus simple à placer, mais étrangement, on ne s'amuse pas tant que ça... c'est vraiment le plaisir de gérer les deux personnages en parallèle qui rend le tout si sympathique).

Moira pourra également dévoiler certains objets "cachés" en les éclairant. Cette compétence est d'ailleurs disponible avec Natalia, la fillette qui accompagne Barry. Cette dernière, en plus de pointer les objets du doigts, dispose d'une capacité très intéressante qui permet de voir les ennemis à proximité grâce à un petite aura. Elle pourra donner leur position à Papa Burton, qui ira les éliminer furtivement. Ces passages m'ont fait penser à The Last of Us, avec le combo Ellie/Joel, pas déplaisant du tout donc.

Bien entendu, les connaisseurs s'en doutent, Barry sait toujours aussi bien manier les armes et pourra aussi foncer dans le tas pour faire le ménage avec ses armes de prédilection. J'ai été assez surpris car je m'attendais vraiment à une partie infiltration avec Claire/Moira, et de l'action non-stop avec Barry, mais au final, non, c'est le combo Claire/Moira qui prédomine niveau action.

Sachez également que quelques puzzles sont à résoudre dans ce Resident Evil, un peu trop tard à mon goût (environ à la moitié de l'aventure) mais c'est toujours bon à prendre. Enfin, sachez que le jeu est riche en activités annexes. Entre les challenges à accomplir, les médailles à obtenir, les épisodes spéciaux et les modes de jeu alternatifs, il y a franchement de quoi faire, et la difficulté est au rendez-vous. Le mode Commando fait aussi son retour dans Revelations 2, si l'on aime, on restera scotché plusieurs dizaines d'heures dessus, le temps d'accomplir tous les contrats et de débloquer tous les éléments pour les personnages.

La petite Natalia ne mérite probablement pas tout ça...

Au final, je ne peux que vous recommander de jeter un œil intéressé à ce Resident Evil : Revelations 2. Il n'est certes pas dénué de défauts, son scénario trop convenu et son recyclage ne joue pas vraiment en sa faveur, mais il offre une ambiance vraiment marquante, qui vous mettra à l'aise plusieurs fois.

Le gameplay basé sur les binômes fonctionne vraiment bien et donne envie de voir plus de titres exploitant ce principe. Enfin, il faut savoir que la saison coûte 25€ en version digitale (40€ en version boîte, mais vous aurez accès à un pack costume et des personnages supplémentaires en mode commande), ce qui n'est pas extrêmement cher. La campagne se fait en une dizaine d'heures (~2h30 par épisode), les deux épisodes spéciaux ajoutent une heure chacun, les modes alternatifs tripleront le temps nécessaire, et le mode Commando, pour peu que vous accrochiez au principe de tuer de l'infectés par centaine, vous occupera de nombreuses heures, surtout en ligne, avec vos amis, via le patch qui débarquera à la fin du mois.

Testé sur PS4.